Elle se prostitue et vole € dans les poches de son client
Quelquefois le hasard fait mal les choses. C’est le cas d’une jeune femme de 28 ans. Cette Niçoise est remarquée au cours des derniers jours, vers 4 h 30, pour son attitude inappropriée sur la voie publique devant l’hôtel Fairmont. Contrôlée, elle est ivre ! Cerise sur son ébriété, elle détient dans son sac à main un sachet de 0,40 gramme de résine de cannabis. Mais elle fait également l’objet d’une procédure de recherche pour vol.
Le 28 avril 2019, en effet, un habitué du palace était venu conter sa mésaventure, dans des circonstances bien particulières, à la Sûreté publique. Il avait fait connaissance d’une femme aux plaisirs tarifés.
Après sa petite affaire, il est reparti soulagé... d’une fraction du contenu de son portefeuille, probablement quand il était encore dans la chambre.
« Je n’arrivais plus à joindre les deux bouts »
À la barre, la poitrine altière et généreuse moulée dans un blazer blanc, la prévenue reconnaît se prostituer occasionnellement à ses heures, afin d’arrondir ses fins de mois.
« Comment faire face à toutes les charges, indique-t-elle au président Jérôme Fougeras Lavergnolle, quand on a juste un salaire d’aide-comptable pour unique budget d’un petit ménage ? Je n’arrivais plus à joindre les deux bouts pour vivre. J’ai même joué au casino après avoir emprunté une grosse somme... Sans décrocher le moindre gain ! » Attirée par l’argent facile pour renflouer ses finances, la jeune femme va très vite comprendre le « mode d’emploi » : arpenter un périmètre de macadam de l’avenue des Spélugues.
« Cela ne vous est pas reproché, recadre le magistrat. Vous êtes devant ce tribunal pour une infraction de vol et de détention de stupéfiants. Expliquez votre comportement. »
À l’époque des faits, la prévenue s’estimait insatisfaite de son dû après le rapport sexuel. « Ce client m’avait proposé 1 000€ auparavant et dans la chambre il m’a remis 300€ .» Certainement incapable de monnayer ses charmes à un taux aussi élevé, la jeune femme a profité d’un moment d’égarement de son partenaire d’un soir pour lui faire les poches. Une liasse de billets de 500€ apparaissait insérée dans le passeport. « J’ai pris deux billets de 500€ afin de récupérer le montant convenu pour ma prestation », conclut la prévenue.
Le premier substitut Cyrielle Colle passe outre la série de coïncidences mélangées de destin. « On ne prend pas l’argent de tout un chacun même s’il a des Rolex. Même si vous êtes dans une situation personnelle compliquée jusqu’à en venir à la prostitution. C’est du vol ! Et les voleurs d’argent doivent être sanctionnés par des peines d’amendes du double de la somme dérobée. Ou bien vous prononcerez quinze jours d’emprisonnement assorti du sursis. » Avant d’être fixée sur sa condamnation par le tribunal à 1 000 € d’amende ferme, cette femme vénale s’est défendue par une simple phrase. « Je n’avais pas pensé aux conséquences, c’est la première et la dernière fois... »