Monaco-Matin

Èze :oùenestle chantier de l’église ?

- JEAN-MICHEL POUPART

Cela fait plus de quinze ans que ça dure ! Faudra-t-il débaptiser Notre-Dame-de-l’Assomption, l’église du village d’Èze et l’appeler Sainte-Rita, patronne des causes perdues ? Ils sont nombreux à le penser dans le village, paroissien­s, responsabl­es associatif­s ou encore la municipali­té. « C’est un dossier qui n’avance pas malgré toutes les relances que nous pouvons faire, notamment auprès de la Direction régionale des affaires culturelle­s (Drac) », explique-t-on en mairie. Retour en arrière. En 2005, la municipali­té lance une commande à l’architecte en chef des Monuments historique­s pour des travaux de maçonnerie à l’intérieur de l’édifice. 2008, changement de municipali­té, l’architecte n’a pas rendu son rapport et le projet tombe aux oubliettes. 2012, le projet est relancé et l’architecte se met au travail et rend un projet architectu­ral et technique assez détaillé l’année suivante. La Drac délivre une autorisati­on de travaux.

Silence radio

Le chantier comporte plusieurs tranches dont la première consiste en des travaux sur l’extérieur du bâtiment car c’est de là que viennent les soucis causés à l’intérieur. Les travaux de maçonnerie commencent et lors d’une vérificati­on, la Drac constate qu’il n’y a pas de maître d’oeuvre pour le chantier. « Pour nous, le maître d’oeuvre était l’architecte des Monuments historique­s mais entre-temps, la loi avait changé », précise Frédéric Billy, directeur général des services de la commune. Les travaux sont alors arrêtés et une mise en concurrenc­e pour la maîtrise d’ouvrage est lancée : « Nous avons eu deux réponses ; un architecte marseillai­s et un architecte parisien. Nous avions choisi le Marseillai­s mais la Drac ; comme la loi l’y autorise, a refusé notre choix ». Finalement, en 2016, un cabinet avignonnai­s est choisi à l’unanimité par tous les décideurs. « Le nouvel architecte a considéré que des travaux plus importants devaient être effectués et l’entreprise que nous avions choisie à l’époque n’est pas suffisamme­nt qualifiée pour mener à bien ce chantier », poursuit Frédéric Billy. Comme les travaux sont plus importants, le coût l’est également et la ville est donc obligée de lancer un nouvel appel d’offres. L’architecte demande également que des sondages soient effectués avant de lancer les travaux de maçonnerie. En 2017, ceux-ci sont effectivem­ent exécutés et il est décidé d’inverser le calendrier des travaux et de commencer par la toiture. Et depuis, silence radio, notamment du côté de la Drac, que nous avons contactée en vain. Les voies du Seigneur sont impénétrab­les, dit-on, celles de l’administra­tion aussi parfois…

 ?? Le chantier de Notre-Dame-de-l’Assomption est en friche depuis quinze ans. (Photo J.-M. P.) ??
Le chantier de Notre-Dame-de-l’Assomption est en friche depuis quinze ans. (Photo J.-M. P.)

Newspapers in French

Newspapers from Monaco