maires en 2020 ?
« Qu’on me juge sur mon programme »
Corinne Paolini se lance pour la première fois en politique, à Saint-Paul, dans le village qui l’a vue grandir. Une commune de 3 450 habitants, administrée par des hommes depuis 70 ans. « Pour être maire de Saint-Paul il faut des couilles, m’a dit un jour le colistier d’un de mes concurrents. J’ai répondu : “Mais j’en ai, dans le cerveau. Ce qui me pose, peut-être, beaucoup moins de problèmes que si j’en avais sous la ceinture” », se souvient-elle amusée.
« Dans toute ma carrière professionnelle [journaliste, chef d’entreprise, écrivaine, éditrice et fonctionnaire territoriale] je n’ai jamais rencontré de problèmes, mais me faire sentir qu’être une femme en 2020 est un handicap est inacceptable. Je souhaite qu’on me juge sur mon programme, mes compétences », martèle-t-elle.
« On m’a reproché d’être trop jeune, j’ai 53 ans, et fragile financièrement parce que célibataire !, s’agace-t-elle. C’est un choix de vie. Ma fille est grande, j’ai une totale disponibilité. » Pas question pour elle de se laisser coller une étiquette : « On me voit parfois comme Manon des Sources qui veut sauver son village et ses racines, comme l’écrivaine. Or j’ai été manager, chef d’entreprise, rappelle-t-elle. Quand tu es une femme qui se lance en politique, en plus de construire un projet, un programme, tu dois justifier ta légitimité », déplore-t-elle.
« Pas de délit de genre »
« Nous, les femmes, sommes des coordinatrices nées. Nous avons un don d’ubiquité, menant de front carrière et vie de famille. Or être maire c’est être au service de l’intérêt général. Quand on a été mère on est doublement maire. On protège les concitoyens, on les met à l’abri comme s’ils étaient des membres de la famille. »
En plus de rendre son âme à Saint-Paul, favoriser un tourisme responsable et candidater pour le classement de Saint-Paul au patrimoine mondial de l’Unesco, Corinne Paolini souhaite créer une amicale du personnel, instaurer une aide significative aux seniors isolés et familles monoparentales, favoriser la création d’une microcrèche, améliorer la communication en interne, créer des lieux de convivialité dans chaque quartier, des espaces de jeux pour enfants pour que les différentes générations se retrouvent.
« J’espère que la campagne va rester propre, équitable, et reposera sur le projet et pas sur un délit de genre ou de personnalités ».