« On joue le même rôle mais avec une mélodie différente »
Alsacienne de naissance, Pégomassoise depuis 14 ans, l’actuelle adjointe à la culture, au protocole et aux relations extérieures, Florence Simon, 46 ans, est candidate tête de liste au poste de maire. Une candidature qu’elle prépare depuis 5 ans et demi. Le maire Les Républicains Gilbert Pibou ayant annoncé initialement qu’il ne se représenterait pas, avant de changer d’avis.
Dans sa lettre d’engagement, publiée sur Internet, Florence Simon évoque son mari, ses deux enfants. « Parce que devenir maire c’est un engagement à temps plein, sept jours sur sept. On est à la disposition du citoyen à tout moment. C’est donc une décision qui se prend avec toute la famille », explique-t-elle.
A Pégomas, 7 865 habitants, son entrée en politique remonte à 2014. Elle a répondu favorablement à l’invitation de Gilbert Pibou de rejoindre sa liste.
« J’avais envie de m’investir pour les autres. Je ne m’attendais pas à me retrouver si haut sur la liste, ni à devenir adjointe. Il a eu la clairvoyance de voir en moi cet intérêt pour l’autre, cette envie de changer les choses », note-t-elle. Lui est notamment confiée la culture, délégation souvent conférée aux femmes, contrairement aux finances.
« Et pourtant dans les familles ce sont souvent les femmes qui tiennent les cordons de la bourse. Pour ma part j’ai monté deux sociétés. Une consacrée à l’événementiel, l’autre à la création de bijoux. Les femmes ont peut-être plus de facilités à gérer plusieurs choses en même temps. Si je suis élue j’envisage de cesser mon activité d’artisan d’art. C’est un choix familial. Mes revenus du quotidien en seront impactés mais pour moi c’est le bon moment. Notre fille de 20 ans est lancée au niveau des études, notre fils est encore petit. Et j’ai envie de m’épanouir dans quelque chose qui sert le bien commun, donner de soi pour les autres. Je pense que ça peut faire du bien d’avoir des gens en activité à la tête de la mairie ».
Instinct maternel
Le maire sortant, candidat à sa réélection, est âgé de 80 ans. Il aura face à lui trois femmes.
« Je n’ai jamais senti de discrimination ni des Pégomassois, ni du maire. Un jour un de ses proches lui a dit : “Tu ne vas quand même pas laisser la ville à une femme !”. Je pense malgré tout que les mentalités ont évolué. Homme ou femme on joue le rôle de la même manière mais avec une mélodie différente. Le regard d’une femme est différent de celui d’un homme. C’est la complémentarité qui fait la richesse. »
Ce qu’elle souhaite apporter à Pégomas : « Rendre le village plus beau pour qu’on ait plaisir à s’y promener, remettre en valeur son patrimoine. La sécurité est importante aussi, surtout après les inondations que nous avons connues. Pour être maire d’une ville il faut un instinct maternel : on est une famille, il faut prendre soin de tous ses membres. Je souhaite davantage de communication avec le citoyen ».