Monaco-Matin

LR à la recherche de l’espace perdu

- de MICHÈLE COTTA Journalist­e et écrivain edito@nicematin.fr

L’échec de  après une campagne éprouvante et parfois sordide – qui va se rappeler aux Français avec l’ouverture du procès Fillon le  février prochain ; l’élection d’Emmanuel Macron à laquelle pas grand monde, et surtout pas Les Républicai­ns, ne s’attendait ; l’arrivée à la présidence de LR, en , de Christian Jacob, le plus petit dénominate­ur commun entre les différente­s chapelles du mouvement ; et la perte des trois quarts environ de ses adhérents en quatre ans. Telle est l’équation difficile devant laquelle se trouvent aujourd’hui les dirigeants des Républicai­ns. Avec une seule perspectiv­e immédiate de retrouver bonne mine, au moins pour quelque temps : les élections municipale­s dans lesquelles la droite ex-gaulliste part avec de solides avantages, c’est-à-dire un confortabl­e matelas d’élus. Est-ce suffisant pour exister ? En deux mots comme en cent, y a-t-il encore pour la droite une place entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen en  ? Deux indices inquiétant­s pour LR. Le premier reste l’absence de programme. Certes, ils sont nombreux en ce moment à attaquer à toutes les occasions les réformes du président de la République, y compris sur les retraites, où a priori des points de convergenc­e pouvaient être trouvés avec lui, nombreux à vouloir se doter d’un corps de doctrine marquant un renouvelle­ment pour . Mais enfin, de texte précis, lisible, à opposer point par point au macronisme, point encore. Le second reste la faiblesse, ou plutôt le trop-plein, des personnali­tés en mesure de conduire Les Républicai­ns à la prochaine élection présidenti­elle. Nicolas Sarkozy ayant tourné définitive­ment, dit-il, la page de la politique, qui alors ? Le président du Sénat, Gérard Larcher ? Il préférera, dit-il, rester à ce poste que briguer une hypothétiq­ue victoire à l’Élysée. François Baroin, politique averti naviguant depuis longtemps dans les eaux chiraquien­nes et sarkozyste­s ? Manifestem­ent, il lui manque le plus important : l’envie de se lancer dans l’arène. Restent Xavier Bertrand et Valérie Pécresse dont on sent bien qu’ils ont, l’une et l’autre, la volonté de plonger dans le grand bain présidenti­el. Le paradoxe est qu’ils ont tous deux, en créant leur micro-mouvement, pris leurs distances à l’égard de LR, comme s’ils ne lui faisaient pas confiance pour mener la mère des batailles. Leur point fort : ils partent tous deux du « terrain », où ils se sont solidement implantés. Leur difficulté ? Parvenir à émerger dans une droite qui se cherche et ne se trouve toujours pas.

« En deux mots comme en cent, y a-t-il encore pour la droite une place entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ? »

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