LR à la recherche de l’espace perdu
L’échec de après une campagne éprouvante et parfois sordide – qui va se rappeler aux Français avec l’ouverture du procès Fillon le février prochain ; l’élection d’Emmanuel Macron à laquelle pas grand monde, et surtout pas Les Républicains, ne s’attendait ; l’arrivée à la présidence de LR, en , de Christian Jacob, le plus petit dénominateur commun entre les différentes chapelles du mouvement ; et la perte des trois quarts environ de ses adhérents en quatre ans. Telle est l’équation difficile devant laquelle se trouvent aujourd’hui les dirigeants des Républicains. Avec une seule perspective immédiate de retrouver bonne mine, au moins pour quelque temps : les élections municipales dans lesquelles la droite ex-gaulliste part avec de solides avantages, c’est-à-dire un confortable matelas d’élus. Est-ce suffisant pour exister ? En deux mots comme en cent, y a-t-il encore pour la droite une place entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen en ? Deux indices inquiétants pour LR. Le premier reste l’absence de programme. Certes, ils sont nombreux en ce moment à attaquer à toutes les occasions les réformes du président de la République, y compris sur les retraites, où a priori des points de convergence pouvaient être trouvés avec lui, nombreux à vouloir se doter d’un corps de doctrine marquant un renouvellement pour . Mais enfin, de texte précis, lisible, à opposer point par point au macronisme, point encore. Le second reste la faiblesse, ou plutôt le trop-plein, des personnalités en mesure de conduire Les Républicains à la prochaine élection présidentielle. Nicolas Sarkozy ayant tourné définitivement, dit-il, la page de la politique, qui alors ? Le président du Sénat, Gérard Larcher ? Il préférera, dit-il, rester à ce poste que briguer une hypothétique victoire à l’Élysée. François Baroin, politique averti naviguant depuis longtemps dans les eaux chiraquiennes et sarkozystes ? Manifestement, il lui manque le plus important : l’envie de se lancer dans l’arène. Restent Xavier Bertrand et Valérie Pécresse dont on sent bien qu’ils ont, l’une et l’autre, la volonté de plonger dans le grand bain présidentiel. Le paradoxe est qu’ils ont tous deux, en créant leur micro-mouvement, pris leurs distances à l’égard de LR, comme s’ils ne lui faisaient pas confiance pour mener la mère des batailles. Leur point fort : ils partent tous deux du « terrain », où ils se sont solidement implantés. Leur difficulté ? Parvenir à émerger dans une droite qui se cherche et ne se trouve toujours pas.
« En deux mots comme en cent, y a-t-il encore pour la droite une place entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen ? »