Où sont les femmes ?
Signe que les éléments progressent, l’Ipem a mis le sujet des femmes au coeur des débats. Au même titre que son industrie se concentre à Paris, le Private Equity français reste très masculin. « Dans la structure du management des sociétés de gestion comme dans l’accès aux fonds eux-mêmes », souligne Dunya Bouhacène, la présidente de Women Equity Partners qui vient de publier son dixième palmarès des PME championnes de la croissance rentable en France (50 PME et ETI réalisant entre 4 et 150 ME de CA chacune, pesant 8500 emplois et 1,9 MdsE de CA au total, en progression de 30 % à la faveur d’une dynamique tirée par l’innovation et l’internationalisation de leurs activités). Si les sociétés de gestion ont pris conscience de la surperformance qu’apporterait plus de mixité dans leur équipe (puissance mesurable et mesurée), la réalité de terrain est encore contrastée : les femmes représentent à peine 20 % de l’industrie du capital-investissement. Au chapitre des anomalies de marché, dans la cible adressée par les sociétés de gestion, 15 % des entreprises sont dirigées par des femmes et seuls 3 % des opérations réalisées concernent des entreprises ayant des femmes à leur tête. « Le gap est énorme », regrette Claire Gomard, partner d’Apicap, la société de gestion présidée par Alain Esnault, qui, pour faire bouger les lignes, a décidé de se lancer dans la constitution d’un fonds dédié aux dirigeantes (en capital-développement et transmission) et d’un club Women leadership capital qui, en amont de l’Ipem, a mené sa première rencontre sur la région niçoise pour partager sa vision. Vingt dirigeantes des Alpes-Maritimes y ont participé et Claire Peradotto en sera l’ambassadrice locale.