Les tomates menacées par un nouveau virus ?
Repéré en Allemagne, Italie et Espagne, le tomato brown rugose fruit virus est une sérieuse menace pour les jardiniers amateurs
L’Agence de sécurité sanitaire (Anses) met en garde contre un nouveau virus s’attaquant aux cultures des tomates, piments et poivrons, et demande à toute personne le détectant sur des cultures en France de signaler rapidement sa présence pour éviter sa dissémination. « Le tomato brown rugose fruit virus (ToBRFV) est particulièrement dangereux pour les plantes qui y sont sensibles. Il peut se transmettre par les semences, les plants et les fruits infectés, et survit longtemps à l’air libre » ,a indiqué, hier, dans un communiqué l’Anses, qui estime que les cultures de plein champ comme sous serre peuvent être contaminées. « Sa spécificité, c’est qu’il n’existe aucun traitement efficace ni de variété résistante contre ce virus », explique
Philippe Reignault, directeur du laboratoire de santé des végétaux à l’Anses.
Conséquences économiques
Les plants touchés présentent des décolorations, des marbrures et des déformations au niveau des feuilles comme des fruits. De plus, les tomates, poivrons et piments touchés présentent un aspect rugueux et sont donc non commercialisables. « En tant que pays producteur de tomates, la France risque de subir des conséquences économiques importantes dans les filières de production, mais aussi dans les productions familiales dont la surface cultivée est estimée comme étant du même ordre de grandeur que la production industrielle en plein champ », souligne l’Anses. Le ToBRFV est un virus émergent dont les premiers signalements datent de 2014 en Israël et de 2015 en Jordanie, dans les deux cas sur des tomates produites sous serre. Il a ensuite gagné l’Europe, le Mexique et les EtatsUnis. Il a été signalé dans les pays limitrophes de la France dont l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne.
Désinfecter le sol
Cependant l’Allemagne a réussi à éradiquer le foyer de virus détecté en arrachant les plants, en les détruisant et en désinfectant le sol.
« C’est une stratégie qui doit être réactive, efficace, pour éviter qu’on passe d’un foyer ponctuel, localisé, à une situation de dissémination du virus », a souligné Philippe Reignault.
L’Anses appelle donc toute personne, maraîcher ou jardinier amateur, à prévenir en cas de suspicion les services régionaux du ministère de l’Agriculture, les Fredon (associations spécialisées dans la santé du végétal), ou les chambres d’agriculture.