Monaco, la victoire enfin
Un but rapide de Jovetic puis Monaco a éteint la lumière avec, en point d’orgue, une seconde période catastrophique mais au final, ça fait trois points
Dans un épisode de la célèbre série américaine Friends, le personnage de Ross doit choisir entre deux femmes : Emily et Rachel. Pour ce faire, il fait un tableau avec les points positifs et négatifs de chacune. Si on devait utiliser le même procédé à la purge proposée par l’AS Monaco, hier, face à Angers on aurait de quoi sourire. Dans les points positifs, on retiendra forcément la première victoire de Robert Moreno en Ligue 1 et le fait de garder sa cage inviolée, une première depuis le déplacement à Angers, le 14 décembre. Mais dans la case des points négatifs… il y a beaucoup de choses à écrire. On serait presque tenté de mettre toute l’intégralité de la seconde période. C’est simple, Angers a monopolisé la balle, au Louis-II, avec des pointes à 75 % de possession (oui, vous avez bien lu) et une mainmise totale sur le match.
Hold-up à domicile
Et sans la maladresse angevine dans le dernier geste, Benjamin Lecomte aurait été cherché le ballon au fond de ses filets. Incapables de ressortir de sa propre moitié de terrain, les Monégasques ont subi comme rarement et s’en sortent par une toute petite porte. « Je considère que c’est un hold-up à domicile » lance même Stéphane Moulin, l’entraîneur d’Angers. Le coach visiteur va même plus loin : « On a archi dominé cette équipe en seconde période, ils n’ont jamais dépassé le milieu de terrain. C’est incroyable de voir cette équipe de Monaco dégager en touche systématiquement avec la valeur des joueurs qui compose cette équipe. On ne pouvait pas imaginer ça… »
C’était un petit match, joué dans une petite ambiance, devant une petite affluence mais l’important était de gagner et de ne pas prendre de but et, sur ce point, Robert Moreno doit être satisfait de sa soirée. Évidemment l’expression collective de son équipe a fait peine à voir mais chaque chose en son temps. C’était un soir où rien n’allait dans le bon sens, comme la sortie Fabregas avant l’heure de jeu sans même jeter un regard à son entraîneur mais Robert Moreno avait plus important en tête, comme gagner son premier match de championnat avec l’ASM quitte à renier ses principes de jeu.
Moreno s’adapte
« En tout cas, ce n’est pas une équipe qui avait la possession » a logiquement relevé Stéphane Moulin. Présenté comme un adepte du jeu de possession, Moreno s’est surtout mué en entraîneur pragmatique, comme pour rendre hommage à Leonardo Jardim. «Maphilosophie c’est de gagner, peu importe la manière, et si je dois mettre en place une équipe qui défend pour contre-attaquer, je le fais, poursuit l’Espagnol. Bien sûr, je préfère dominer un match, avoir la possession, mais il faut savoir s’adapter ». L’entraîneur monégasque commence à comprendre la spécificité du championnat de France. Hier, le cahier des charges avait changé car après l’ouverture du score rapide Monaco n’a pas cherché à en mettre un deuxième comme ce fut le cas à Nîmes, s’efforçant plutôt à bien défendre. Moreno s’adapte et cette ‘’winning ugly’’ lui donne raison dans les faits. « Les trois points avant la manière » a d’ailleurs enchaîné Youssouf Fofana après la rencontre. Car avec la défaite de Rennes à Lille dans le même laps de temps, Monaco a repris trois points sur le podium avant d’aller défier Amiens, samedi, où il sera temps de faire une série pour remonter au classement. Pour la manière, on a bien compris, on attendra.