Les corsos de la e Fête du citron sous haute protection
Depuis trois ans, un dispositif de sécurité XXL est mis en place pour que le public profite de l’événement en toute quiétude. Pour ce faire, les policiers bénéficient de nombreux renforts
Les corsos de la Fête du citron n’ont beau durer qu’un peu plus d’une heure, c’est six mois à l’avance que les garants de la sûreté du public commencent à s’y plonger – en partenariat avec les différents services de la Ville. Plusieurs réunions étant organisées en préfecture au préalable. Depuis l’attentat de Nice, le 14 juillet 2016, les dispositifs de sécurité pour ce type d’événement ont été renforcés. « Le préfet avait souhaité que Menton soit traité de la manière que Nice. La renommée de la Fête peut sembler moins grande que celle du Carnaval mais le nombre de visiteurs est doublement plus important », commente le commissaire de Menton, Frédéric Le Pollozec, en charge du dispositif. Précisant que dans la mesure où les corsos se déroulent en zone police, ce sont essentiellement des policiers qui sont engagés. Bien que des renforts viennent de tous horizons.
Chiens renifleurs
On citera notamment deux unités mobiles de CRS – sur lesquelles les autorités craignaient de ne pas pouvoir compter car elles étaient mobilisées dans la zone de quarantaine à Carry-le-Rouet – des militaires de Sentinelle, des gendarmes survolant le site en hélicoptère, une société de sécurité privée pour les contrôles aux portiques, des moyens maritimes, ou encore un dispositif anti-drone. Et un autre de détection des plaques d’immatriculation suspectes. « On fait passer les lecteurs dans les parkings. Quand on est sûr qu’il n’y a pas de problème, des plots sont installés à l’entrée des parcs de stationnement. Plus personne ne peut y entrer jusqu’à la fin du corso », détaille le commissaire. Qui travaille aussi avec la SNCF – vu que beaucoup de monde transite par la ligne ferroviaire –, avec la DDTM (Direction départementale des territoires et de la mer) pour le contrôle des bus. Quant à la police aux frontières, elle effectue des contrôles systématiques deux heures avant le lancement des festivités. La gendarmerie départementale officiant au même moment sur l’autoroute. Deux agents de la sécurité civile sont mêmes spécialisés dans la détection et l’identification des risques chimiques. Prêts à mettre en place une chaîne de décontamination si une grosse quantité de produits dangereux était trouvée. Les agents de la Ville, eux, sont chargés de s’assurer que plus aucune poubelle ou container ne subsistent dans le périmètre. Les restaurateurs, sommés de ne pas mettre à disposition des clients des couteaux tranchants. « La difficulté pour nous, c’est que la Fête se déroule en coeur de ville. On doit donc, notamment, réaliser un travail de recensement des Airbnb en amont, vu que certains balcons donnent sur le corso », reprend Frédéric
Le Pollozec.
Quelques heures avant le top départ des chars, le commissaire briefe les différentes unités engagées – plans détaillés à l’appui. De cette manière, chacun sait exactement quelle mission il doit remplir avant, pendant et après le corso. Deux heures avant le lancement de ce dernier, l’ensemble des autorités concernées fait un tour de sécurité pour vérifier qu’aucun problème n’est à signaler. L’adjoint à la sécurité, l’autorité préfectorale, les officiers d’unités, les responsables des pompiers, de la Croix-Rouge, du Samu, de la société de sécurité, de la police municipale prennent part au cortège.
En parallèle, les équipes cynophiles interviennent sur chacun des chars pour les « décontaminer » – lever le doute en vérifiant qu’aucun explosif ne s’y trouve. Les véhicules fruités ne peuvent pas rejoindre leur emplacement tant que cette opération n’est pas achevée. Pour les rares observateurs (le périmètre se vide alors peu à peu des personnes ne détenant pas d’autorisation pour rester) la scène a un petit quelque chose d’insolite : deux chiens entrent par les trappes, reniflent tout. Se faufilent dans les parties qui pourraient faire l’objet de cache pour un colis piégé. Entre les chars, les maîtres leur permettent de reposer leur odorat. « Les chiens ont 200 millions de cellules olfactives. Les humains, seulement 5, indique l’un d’entre eux. On les entraîne avant sur des chars, en cachant des explosifs, pour qu’ils soient habitués. Ils sont dressés en trois mois avec un panel de 15-16 produits explosifs. Aux maîtres, ensuite, de leur en ajouter. » Désignant l’un des canidés, l’homme souligne que Maïko en a ainsi 22 en mémoire.
Tribunes à évacuer
« Quand on constate que tout est bon, on donne notre autorisation pour l’entrée du public. L’idée c’est de pouvoir réguler au mieux et au plus
vite », explique Frédéric Le Pollozec, insistant sur le fait que les files d’attente sont aussi (bien) protégées. Précisant qu’une note de service stipule que toute personne prenant part au dispositif qui détecterait une faille – de toute sorte – doit en faire part au PC sécurité. Installé en mairie. « Les jeudis, pour les corsos de nuit, les tribunes doivent être évacuées avant le feu d’artifice pour éviter qu’elles s’effondrent comme à Furiani », glisse le commissaire. Soulignant qu’à la toute fin, le dispositif devient plus dynamique. Tourné vers un suivi des mouvements de foule. « On reste vigilants jusqu’au bout », conclut-il.