Un policier tue son ex-compagne et se suicide
Hier matin, un policier toulonnais s’est rendu au domicile de son ex-compagne. Il aurait tiré sur elle à plusieurs reprises avant de se donner la mort. Le quartier est sous le choc
Hier, en début d’après-midi. Les voisins ressortent peu à peu de leur domicile au coeur du lotissement situé à l’entrée du Val. Les véhicules de gendarmerie quittent les lieux. Ici, quelques heures plus tôt, une quadragénaire a été tuée par son ex-compagnon. Après lui avoir mortellement tiré dessus à plusieurs reprises, l’homme âgé de 51 ans s’est suicidé. Le parquet n’a pas confirmé s’il s’agissait de son arme de service. La victime était maman de deux adolescents. L’homme avait un fils. Aucun des enfants n’était présent au moment des faits.
Entre riverains, on ne réalise pas. Tous s’interrogent sur ce qui vient de se passer. Rapidement, ils échangent et se remontent le moral. « D’habitude c’est un quartier calme, glisse Jamel, un habitant. Tout le monde se connaît. » Les visages sont marqués par l’incompréhension. Les volets vert sapin du bâtiment voisin resteront fermés.
« Réveillés par les gendarmes »
« J’ai entendu trois coups de feu très rapprochés », raconte Jamel. D’autres habitants ont débuté la journée avec des sons très différents. « On a été réveillés par les gendarmes avec leurs fusils-mitrailleurs. Ils cherchaient le numéro 23. » La majorité des habitants ne s’est rendu compte de rien. Ni altercation, ni cris, ni coups de feu.
Une grande partie de ces mêmes riverains sont pour la plupart restés confinés chez eux. « Il n’y avait pas loin de dix voitures de gendarmerie et l’identification criminelle », décrit Mickaël, un voisin.
Leur voisine Véronique S. avait emménagé depuis plusieurs années dans le quartier. Elle élevait seule ses deux adolescents, une fille en classe de troisième ainsi qu’un garçon un peu plus âgé. Dans le lotissement, on parle d’elle comme « quelqu’un comme tout le monde (...) proche de ses petits ». Tous insistent : « C’était une mère qui s’occupait très bien de ses enfants ! »
Un temps employée dans les vignes, la Valoise touchait à tous les métiers. Les visages s’égaillent au moment de parler d’elle. Les souvenirs forts témoignent d’une personnalité appréciée de tous. « On allait faire la fête ensemble, sourit Katia, sa voisine. Elle aimait la vie. C’était quelqu’un d’agréable, de très gentille. Nous avions des amis en commun. » Véronique est restée quelques années en couple avec ce policier toulonnais selon leurs amis.
Mais ils ne partageaient pas le même toit. Le couple s’était séparé il y a peu. Une rupture qui aurait été compliquée à accepter par son ex-compagnon.
«Ilneparlait à personne »
« C’était une bonne vivante avant qu’elle ne soit avec lui, décrit Katia. Ils se disputaient souvent. Des trucs volaient. Mais ça n’avait pas l’air si grave que ça. On se demandait pourquoi elle était avec lui. Quand il était là, elle était effacée. » Le policier venait de temps en temps au Val. « Quand on le croisait, il était discret, ajoute Jamel. Il ne parlait à personne. » Ces derniers temps, Véronique aurait confié à ses amis qu’elle avait de plus en plus peur de son exconjoint. Selon nos informations, il appartenait à l’équipe de nuit de la Brigade anticriminalité à Toulon.
Ce drame laisse trois enfants sans un de leurs parents. Le procureur a fait savoir qu’ils bénéficieront d’un soutien psychologique particulier. De son côté, le maire du Val Jérémy Giuliano – qui s’est rendu sur les lieux tôt dans la matinée –, a fait la demande pour qu’une cellule psychologique accompagne les habitants du quartier.