Monaco-Matin

Un policier tue son ex-compagne et se suicide

Hier matin, un policier toulonnais s’est rendu au domicile de son ex-compagne. Il aurait tiré sur elle à plusieurs reprises avant de se donner la mort. Le quartier est sous le choc

- ALEXANDRE REYNAUD (AVEC R. G.)

Hier, en début d’après-midi. Les voisins ressortent peu à peu de leur domicile au coeur du lotissemen­t situé à l’entrée du Val. Les véhicules de gendarmeri­e quittent les lieux. Ici, quelques heures plus tôt, une quadragéna­ire a été tuée par son ex-compagnon. Après lui avoir mortelleme­nt tiré dessus à plusieurs reprises, l’homme âgé de 51 ans s’est suicidé. Le parquet n’a pas confirmé s’il s’agissait de son arme de service. La victime était maman de deux adolescent­s. L’homme avait un fils. Aucun des enfants n’était présent au moment des faits.

Entre riverains, on ne réalise pas. Tous s’interrogen­t sur ce qui vient de se passer. Rapidement, ils échangent et se remontent le moral. « D’habitude c’est un quartier calme, glisse Jamel, un habitant. Tout le monde se connaît. » Les visages sont marqués par l’incompréhe­nsion. Les volets vert sapin du bâtiment voisin resteront fermés.

« Réveillés par les gendarmes »

« J’ai entendu trois coups de feu très rapprochés », raconte Jamel. D’autres habitants ont débuté la journée avec des sons très différents. « On a été réveillés par les gendarmes avec leurs fusils-mitrailleu­rs. Ils cherchaien­t le numéro 23. » La majorité des habitants ne s’est rendu compte de rien. Ni altercatio­n, ni cris, ni coups de feu.

Une grande partie de ces mêmes riverains sont pour la plupart restés confinés chez eux. « Il n’y avait pas loin de dix voitures de gendarmeri­e et l’identifica­tion criminelle », décrit Mickaël, un voisin.

Leur voisine Véronique S. avait emménagé depuis plusieurs années dans le quartier. Elle élevait seule ses deux adolescent­s, une fille en classe de troisième ainsi qu’un garçon un peu plus âgé. Dans le lotissemen­t, on parle d’elle comme « quelqu’un comme tout le monde (...) proche de ses petits ». Tous insistent : « C’était une mère qui s’occupait très bien de ses enfants ! »

Un temps employée dans les vignes, la Valoise touchait à tous les métiers. Les visages s’égaillent au moment de parler d’elle. Les souvenirs forts témoignent d’une personnali­té appréciée de tous. « On allait faire la fête ensemble, sourit Katia, sa voisine. Elle aimait la vie. C’était quelqu’un d’agréable, de très gentille. Nous avions des amis en commun. » Véronique est restée quelques années en couple avec ce policier toulonnais selon leurs amis.

Mais ils ne partageaie­nt pas le même toit. Le couple s’était séparé il y a peu. Une rupture qui aurait été compliquée à accepter par son ex-compagnon.

«Ilneparlai­t à personne »

« C’était une bonne vivante avant qu’elle ne soit avec lui, décrit Katia. Ils se disputaien­t souvent. Des trucs volaient. Mais ça n’avait pas l’air si grave que ça. On se demandait pourquoi elle était avec lui. Quand il était là, elle était effacée. » Le policier venait de temps en temps au Val. « Quand on le croisait, il était discret, ajoute Jamel. Il ne parlait à personne. » Ces derniers temps, Véronique aurait confié à ses amis qu’elle avait de plus en plus peur de son exconjoint. Selon nos informatio­ns, il appartenai­t à l’équipe de nuit de la Brigade anticrimin­alité à Toulon.

Ce drame laisse trois enfants sans un de leurs parents. Le procureur a fait savoir qu’ils bénéficier­ont d’un soutien psychologi­que particulie­r. De son côté, le maire du Val Jérémy Giuliano – qui s’est rendu sur les lieux tôt dans la matinée –, a fait la demande pour qu’une cellule psychologi­que accompagne les habitants du quartier.

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(Photo Gilbert Rinaudo) Les gendarmes ont placé le domicile de la victime sous scellés.

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