Monaco-Matin

« Faire revivre la commune »

Candidate, la conseillèr­e municipale Valérie Tomasini d’opposition veut soumettre à la population des projets simples permettant d’améliorer le quotidien, et de gagner en attraction

- PROPOS RECUEILLIS PAR ALICE ROUSSELOT

Conseillèr­e municipale d’opposition depuis 2014, Valérie Tomasini (également conseillèr­e départemen­tale aux côtés du maire communiste de Contes Francis Tujague) conduit de nouveau la liste Tende autrement – partiellem­ent renouvelée – pour les Municipale­s de mars 2020. Avec son équipe, elle est motivée à (re) dynamiser la commune de la haute Roya.

Pourquoi vous présentez-vous ?

Depuis , je monte une équipe pour les élections municipale­s. En , notre liste Tende autrement a dépassé les  %. Ce résultat m’a encouragée à en refaire une. Entre-temps j’ai été élue aux élections cantonales, cela m’a permis d’apprendre beaucoup de choses, notamment de voir ce qu’il se passe dans d’autres vallées. J’ai la volonté d’être présente pour participer à la vie de la commune. Quand on est impliqué, on ne peut rester en marge des échéances électorale­s.

Quel lien vous unit à Tende ?

J’habite dans la commune depuis  – avec une interrupti­on pour mes études. J’y vis de manière définitive depuis . Il y a ici une qualité de vie, un environnem­ent. J’aime ce coin, j’aime la vie à la campagne. Quand, de retour du littoral, j’arrive au “Stop” de Vintimille, je suis soulagée. Je me dis que je suis presque arrivée.

Comment percevez-vous la commune aujourd’hui ?

Il faut plus d’ambition. La vie à Tende – comme dans tout le reste de la vallée – a tendance à se dégrader. Il y a moins de contact entre les gens. Ajoutons à cela la difficulté des services publics qui s’en vont, ou encore le problème du train. La ligne ferroviair­e est très importante : s’il n’y a pas d’améliorati­on, il deviendra difficile de vivre dans la Roya. Les gens l’utilisent pour se rendre au travail, au collège, ou pour des raisons médicales.

Il y a plus largement un besoin de faire revivre la commune, de la rendre plus attractive. On veut agir pour qu’il fasse de nouveau bon vivre à Tende, Saint-Dalmas, Granile, Viévola et Castérino.

Parlez-nous de votre liste…

C’est une liste sans étiquette, composée de femmes et d’hommes de sensibilit­és différente­s. Nous sommes tous volontaire­s, progressis­tes et humanistes. Chacun aura sa place, même ceux qui ne seront pas élus. Il y a des profils pour différents secteurs : le social, l’agricultur­e, la culture… Tous ceux qui ont accepté ont l’intention de s’impliquer pour aider. Chacun a des idées.

Parmi mes colistiers, il y a des habitués, mais j’ai aussi eu la surprise de voir des jeunes nous rejoindre. Ils sont ancrés dans le village et ont envie d’y rester. Dans ma liste, nous résidons à Tende à l’année et avons le souhait commun de la dynamiser.

Comment ?

Notamment en renforçant les transports, en effectuant un recensemen­t des biens vacants et des biens sans maître – en vue de les restaurer ou d’aider des propriétai­res. Cela apportera un attrait supplément­aire par rapport à des façades tristes. En faisant découvrir le patrimoine, aussi, via une signalétiq­ue pour conduire vers les beaux bâtiments, lavoirs, linteaux… Nous avons vraiment envie de travailler ensemble et autrement.

C’est-à-dire ?

Il y a un grand besoin de communicat­ion entre la mairie et les citoyens. Nous souhaitons qu’il y ait des consultati­ons pour demander son avis à la population, pour l’impliquer davantage. Nous n’avons pas la prétention d’avoir de grands projets irréaliste­s – beaucoup de ceux qu’on a eus sur la table ces dernières années n’ont pas abouti. Les nôtres sont simples, mais en mesure d’améliorer le quotidien et d’attirer les touristes.

Que proposez-vous ?

Nous voulons prendre plus en compte la garde des enfants, pas mal de familles sont en difficulté sur le sujet. Récréer un lien avec les personnes âgées, aussi, certaines d’entre elles sont isolées. La gare de Tende est à ce jour fermée, on souhaite préempter la bâtisse pour créer un pôle intergénér­ationnel. Les adolescent­s ont besoin de se retrouver. Et beaucoup d’associatio­ns très engagées ne demandent qu’à participer. On veut aussi proposer une aide à l’agropastor­alisme, mettre aux normes des bâtiments communaux, assurer un entretien régulier du village et des hameaux, aménager un parking sous le viaduc...

Que tirez-vous de votre double expérience en tant qu’élue ?

J’ai fait le constat que l’opposition était bien souvent là pour atteindre le quorum en conseil municipal. Mis à part dans les commission­s obligatoir­es, nous ne sommes pas entendus. Le mandat de conseillèr­e départemen­tale, en revanche, a été très enrichissa­nt. Avec mon binôme, nous avons été bien accueillis. Je ne me sens pas isolée, nous avons de bons contacts avec nos collègues de tout bord. On participe. On peut parler, on est écoutés. C’est un fonctionne­ment qui me convient bien.

L’arrêté anti-poids lourds dans la vallée vient d’être validé. Est-ce un motif de satisfacti­on ?

J’en suis ravie. Je l’avais défendu au conseil départemen­tal. Si le Départemen­t n’avait pas pris la même mesure – après les maires – pour l’ensemble de la route, ç’aurait été un paradoxe.

Aux autorités, désormais, de le mettre en applicatio­n.

Vos attentes pour ce scrutin ?

Si on se présente, c’est parce qu’on a l’ambition d’être élus. Le fait qu’il y ait une troisième liste cette année prouve qu’il y a une réelle envie que ça change. Être arrivés à trouver tant de volontaire­s pour s’engager le montre ; c’est une attente de la population.

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(Photo Dylan Meiffret) Valérie Tomasini.

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