La France suit la situation de près et se prépare
■ Le dispositif sanitaire monte en puissance, le CHU de Nice va pouvoir effectuer des tests
« Nous suivons avec attention la situation en Italie, heure par heure », a déclaré hier le ministre de la Santé Olivier Véran. Soulignant que « la situation est stable » dans l’Hexagone, il a insisté : « Il n’y a pas d’épidémie en France », avec un seul malade encore recensé, hospitalisé et qui pourrait sortir bientôt. Il a en revanche reconnu « une situation préoccupante aux portes de la France ».
Rappelant qu’un plan spécial a été mis en place depuis le 11 février, il a détaillé la montée en puissance du dispositif. Quelque 70 établissements supplémentaires, en plus des 38 actuels, vont dès aujourd’hui pouvoir accueillir les éventuels malades. « Tous les départements de métropole disposeront ainsi d’une solution. »
Il a également annoncé que de nouveaux établissements allaient être habilités à détecter le virus. Le CHU de Nice va en faire partie, a indiqué hier un porte-parole de l’Agence régionale de santé contacté par Nice-Matin .Ilsera « prêt à faire des tests incessamment », a précisé ce cadre de permanence de l’ARS. Dans la région, il vient s’ajouter à l’institut hospitalouniversitaire de Marseille. Ce dernier est en capacité de réaliser plus de 1 000 tests par jour, a indiqué Olivier Véran.
Par ailleurs, un travail est en cours pour augmenter le nombre de masques disponibles. Et un guide à l’attention de tous les professionnels de santé a été diffusé.
Pour toute question, le ministère a mis en place un numéro vert : 0.800.13.00.00.
■ Alpes-Maritimes : Éric Ciotti demande un « plan d’urgence », Christian Estrosi annonce une réunion d’urgence avec le préfet
Face au développement de la situation en Italie, le député de Nice Éric Ciotti a adressé hier un courrier au Premier ministre Édouard Philippe. « Le département des Alpes-Maritimes [...] enregistre des flux quotidiens de dizaines de milliers de personnes avec l’Italie. Les vacances scolaires, le carnaval de Nice ou la fête du citron de Menton, qui se déroulent en ce moment même, renforcent fortement ces flux et exposent la population [...] à ce virus. Face à la gravité de la situation, [il] demande au Premier ministre la mise en place immédiate d’un plan d’urgence pour les Alpes-Maritimes ainsi que la prise rapide de toutes les mesures sanitaires et de restrictions nécessaires. »
Le maire de Nice, Christian Estrosi, a de son côté tweeté hier soir qu’il participera ce matin à 10 heures à une réunion d’urgence avec le préfet des Alpes-Maritimes pour « faire le point sur les moyens mis en oeuvre par l’État à Nice et dans notre département ».
■ Des voix réclament la mise en place de contrôles à la frontière Dans sa lettre au Premier ministre, Éric Ciotti demande également « des mesures renforcées de contrôle à la frontière ». Le maire de Menton, Jean-Claude Guibal, a également demandé hier soir « le renforcement des contrôles sanitaires à la frontière en plus des contrôles d’identité ». Le sujet avait aussi été soulevé plus tôt dans la journée par la présidente du RN, Marine Le Pen. Interrogé au Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro pour savoir si elle demandait au gouvernement de restaurer les contrôles, elle a répondu : « Oui, ce sera nécessaire si l’épidémie est hors de contrôle en Italie » Cette option a toutefois été écartée hier soir par le ministre de la Santé, Olivier Véran. Au 20-heures de France 2, il a déclaré que « ça n’aurait pas de sens, parce qu’un virus ne s’arrête pas aux frontières ».
■ Transports : pas de mesures spéciales envers l’Italie pour l’instant
« Air France assure normalement l’ensemble de ses vols vers et en provenance de l’Italie » ,adéclaré hier un porte-parole. En Île-de-France, la préfecture des aéroports a indiqué qu’ «iln’y a pas de mesures particulières, on reste sur le dispositif existant » : à Roissy-Charles-de-Gaulle, distribution d’affichettes pour les voyageurs en provenance d’Italie et présence d’équipes médicales pour informer. Pas de dispositif spécifique à Orly, qui n’assure aucun vol direct vers l’Italie. La SNCF, elle, diffuse des messages dans les grandes gares appelant les voyageurs à contacter un numéro d’urgence en cas de maladie, mais n’a pour l’heure déployé aucun dispositif spécifique au sujet de l’Italie.