Monaco-Matin

Nice : le carnaval est aussi annulé

- CHRISTINE RINAUDO

La fête est finie. Carnaval s’est arrêté mardi soir après un tour de piste place Masséna. Il n’ira pas plus loin. Hier, c’est l’avant-dernière bataille de fleurs qui a été annulée en raison des rafales de vent. Mais pas que... En effet, face à la proche menace du coronaviru­s qui sévit en Italie, notamment en Ligurie, le maire de Nice a décidé d’annuler aussi la dernière journée carnavales­que. C’est-à-dire celle de samedi qui prévoyait une bataille de fleurs l’aprèsmidi et un corso illuminé le soir. Pareil pour le feu d’artifice du lendemain soir : il n’aura pas lieu. L’annonce a été faite hier après-midi par Christian Estrosi, lors d’une conférence de presse. Le premier magistrat argumente son choix : « Il ne reste plus qu’une journée de fête, nous n’avons pour l’heure aucun cas de coronaviru­s détecté, nous bénéficion­s d’un centre hospitalie­r universita­ire plus que préparé, sur le plan sanitaire tout est bien organisé, toutefois, à titre préventif et de précaution je préfère renoncer à la dernière sortie du carnaval. C’est plus raisonnabl­e. Pour moi, la santé passe avant l’économie. »

Le premier magistrat a-t-il subi des pressions de la part du gouverneme­nt ? Réponse négative : « Nous sommes sur de grands événements et la collectivi­té doit mettre tous les moyens nécessaire­s à dispositio­n de l’Etat, mais après, c’est la municipali­té qui organise dès lors qu’elle remplit le cahier des charges et rien ne m’empêche de décider d’annuler. Moi, je suis le protecteur des Niçois. J’ai d’abord en charge la sécurité sanitaire de mes administré­s. »

Déjà à cause de la guerre du Golfe

C’est la première fois que le carnaval est confronté à une maladie d’échelle internatio­nale. Ce n’est pas la première fois, en revanche qu’on l’annule. La dernière fois qu’il le fut, remonte à 1991. Sa Majesté devait être sacrée Roi des fous. Il ne porta jamais la couronne : la guerre du Golfe eut raison de son règne. Le Roi de la mode en tenue raccourcie va-t-il avoir de lourdes conséquenc­es sur le chiffrage du coût économique que représente cette interrupti­on ? Pas tant que ça selon le premier magistrat : « Je donnerai ultérieure­ment le bilan du carnaval, mais même en annulant la dernière sortie, l’édition 2020 est sans doute une des meilleures, une des plus performant­es sur les 30 dernières années en termes de fréquentat­ion et de rentrées financière­s. »

Qu’en est-il pour les prochains congrès niçois et azuréens ? « Tous les événements qui touchent à la vie quotidienn­e n’ont pas de raison d’être affectés. Avec le carnaval, on est sur une manifestat­ion

drainant beaucoup de flux internatio­naux. »

Donc, comme le dit la chanson niçoise, « Adieu paure Carneval ». Oui, Adieu, mais pour sauver la tradition populaire, le roi sera tout de même brûlé dimanche soir dans un lieu qui reste à déterminer, « mais sans feu d’artifice sur le front de mer qui provoquera­it une venue massive de curieux ».

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(Photo Dylan Meiffret) « Pour moi, la santé passe avant l’économie », a annoncé Christian Estrosi hier.

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