Sur le Web, des célébrités soutiennent l’infirmière de Toulon priée de déménager
Alors qu’elle rentrait d’une garde de douze heures de l’hôpital Sainte-Musse à Toulon, Marion Dommartin a eu la désagréable surprise de découvrir un message adressé par ses voisins lui reprochant sa fonction...
«Vous êtes infirmière donc vous avez plus de risques d’être contaminée par le virus. Nous vous demandons de ne pas emprunter l’ascenseur ainsi que de ne pas toucher les éléments des parties communes ou au mieux de déménager... »
« Honte à vous »
Sous le choc, l’infirmière toulonnaise de 23 ans s’en est émue auprès de ses proches.
À peine reçu, le message destiné à Marion Dommartin a fait le tour du net. La jeune femme explique que c’est une journaliste de LCI, amie de ses parents, qui a posté le mot en première sur le réseau social Twitter : « Mes parents ont expliqué la situation à Bénédicte Le
Chatelier et elle a alors décidé de mettre un message. C’est comme ça que ça a pris un peu plus d’ampleur. »
Très vite, la jeune femme reçoit de nombreux messages de soutien de la part de célébrités comme les journalistes Denis Brogniart, Samuel Étienne ou encore Jean-Pierre Pernaut.
Le premier cité, écrivant sans doute le message le plus fort en s’insurgeant : « Et c’est étonnant toutes ces lettres sont anonymes. Honte à vous les courageux. Vous me donnez envie de vomir. Et personne dans l’immeuble pour se manifester et dénoncer l’auteur de cette lettre ? Pensées et admiration pour tout le personnel médical. Héros du quotidien. »
En plus de leurs posts sur les réseaux sociaux, Samuel Étienne et Bénédicte Le Chatelier ont adressé des messages en privé à l’infirmière. Ces derniers ainsi que les centaines d’autres que Marion
Dommartin a reçus l’ont profondément touchée : « C’est très réconfortant de voir autant de messages de soutien. Voir l’ampleur que ça a pris, ça fait très plaisir. » Selon elle, cette mésaventure a fait autant parler parce que « c’est choquant de voir de tels actes dénigrant le personnel soignant, sachant que l’on a toujours besoin des infirmières. »
Mais au-delà de son histoire personnelle, la jeune femme souhaitait rappeler à son détracteur à quel quotidien était actuellement confronté l’ensemble du corps médical : « On fait des journées de douze heures. Parfois, on est rappelé sur nos jours de repos. Certains s’épuisent parce que physiquement c’est compliqué et ça devient lourd moralement. »
Elle souhaite ainsi remercier toutes les personnes qui soutiennent les soignantes chaque soir : « On nous applaudit à la télé, on reçoit de la nourriture, des messages, on sait qu’on est soutenu par un très grand monde. » Pourtant, il existe encore une petite minorité n’allant pas dans ce sens, mais ce n’est pas ces quelques personnes qui vont empêcher aux infirmières de continuer leur travail : « En plus du soutien des Français, on se soutient entre collègues. On est tous dans le même panier. Il faut qu’on se serre les coudes pour rester solidaire parce que seules on ne s’en sortira pas. »