Attestation de sortie : un réfractaire niçois part en prison
Le tribunal correctionnel de Nice s’est réuni hier pour juger – entre autres – un réfractaire à l’attestation dérogatoire de déplacement. Nawel, Tunisien de 30 ans, marié, père de deux enfants, a été verbalisé à quatre reprises depuis le début de la période de confinement. La dernière fois, devant son domicile du 222, route de Turin, il a tenté de s’enfuir en courant. Il a été rattrapé, s’est rebellé et, selon un policier, a même craché sur les forces de l’ordre.
Placé en garde à vue lundi, il était jugé hier en comparution immédiate par visioconférence. Covid-19 oblige, le prévenu n’a pas été extrait de la maison d’arrêt de Nice. D’autant qu’il a demandé un délai pour préparer sa défense. Le rebelle du confinement sera jugé dans quinze jours. Le débat hier s’est limité à sa remise en liberté ou non. Me Valérie Bothy, pour la partie civile, en l’occurrence l’un des policiers, plaide pour « un confinement de ce Monsieur en maison d’arrêt ». « Je constate que c’est un habitué de la récidive », souligne l’avocate en référence aux condamnations passées de Nawel, sanctionné à plusieurs reprises pour avoir conduit sans permis «Ilmet en péril notre santé, celle des policiers, de ses enfants et de son épouse », insiste Me Bothy.
« En bas de chez lui »
Bagagiste sans emploi, titulaire du RSA, Nawel est déjà sous contrôle judiciaire, note le procureur Matthias Placette : « Par la nature même des faits, je crains qu’un nouveau contrôle judiciaire n’ait aucun effet. » Nawel semble assez peu tenir compte des décisions de justice. Il vient d’être condamné pour ne pas avoir effectué un travail d’intérêt général. Il est en attente de porter un bracelet électronique. Le magistrat demande le maintien en détention, alors même que la justice tente ces derniers jours de limiter au maximum la surpopulation carcérale.
« À chaque fois, il a été contrôlé en bas de chez lui », relativise Me Cathy Guittard, en défense. Et si son client n’a pas toujours répondu à certaines sollicitations du juge d’application des peines, ce serait à cause d’une distribution du courrier aléatoire route de Turin. Le tribunal n’en a cure et garde Nawel en détention pendant quinze jours.