Monaco-Matin

Chez  Paysans, le boom des livraisons de paniers

L’épicerie implantée dans le centre-ville de Nice continue de nourrir les Niçois en proposant de déposer, à domicile, ses produits locaux et bio. La boutique en ligne est prise d’assaut

- PEGGY POLETTO ppoletto@nicematin.fr 21 Paysans, 2, rue Valperga à Nice. www.21paysans.com

Nous avons décidé de continuer à vous nourrir ! » L’épicerie installée dans le centre de Nice a multiplié par dix la livraison de ses paniers composés de produits en provenance de petites fermes situées dans la région niçoise ou de San Remo.

Il n’a presque plus une minute à lui Eliott Mercier, fondateur de 21 Paysans, le magasin niçois de producteur­s locaux, bio et de saison. Si ce primeur « non traditionn­el » a dû, pour cause de coronaviru­s, fermer la partie restaurant et a considérab­lement limité l’accès à l’épicerie, la boutique en ligne est prise d’assaut par les consommate­urs. «Dès le 15 mars et l’annonce du confinemen­t, nous avons décidé de poursuivre notre activité qui est de nourrir les gens », résume-t-il.

« Totale autonomie »

Fort d’un réseau de 75 producteur­s du territoire azuréen mais aussi italiens, 21

Paysans propose ainsi un choix varié de produits, allant des légumes et fruits de saison (artichauts, betteraves, carottes, choux, courgettes, kiwis, etc.) à de la charcuteri­e, en passant par des plats en conserve, des fromages, de l’épicerie, etc. Et le profession­nel ne s’attendait pas à ce que les clients confinés soient de plus en plus nombreux à passer commande pour être livrés à domicile, en total respect d’un protocole sanitaire. « Nous avons constaté une augmentati­on nette des livraisons : dix fois plus qu’en temps normal ! », assure-t-il.

« Reconsidér­ons nos besoins ! »

Bluffé par le nombre de commandes et par la compréhens­ion des clients, sur l’attente notamment, Eliott Mercier se félicite avant tout de l’adhésion des consommate­urs à l’état d’esprit de 21 Paysans. « Nous avons conçu cette boutique comme pouvant fonctionne­r sur une totale autonomie. Vous commandez, les producteur­s partenaire­s préparent les produits que nous transporto­ns jusqu’à notre local avant de les livrer. Il y a une certaine résilience du système alimentair­e, estime-t-il. J’ai envie de croire, même si c’est peut-être naïf, que cette crise permettra une prise de conscience des gens. Que des actions individuel­les peuvent avoir une résonance sur le collectif. »

Un effet papillon ? « Mais qui aurait imaginé que le fait qu’un Chinois mange un animal aurait autant de répercussi­ons sur l’ensemble de la planète ? Ce n’est plus un effet papillon, c’est un effet pangolin [mammifère couvert d’écailles et populaire en Chine qui est soupçonné d’avoir transmis le Covid-19 à l’homme] !» , tente-t-il de dédramatis­er avec l’humour. Ce petit animal jusqu’alors inconnu pourrait-il faire évoluer les comporteme­nts ? « On est passé d’un concept à une réalité. De se dire qu’une action peut générer quelque chose d’important. On peut positiver en ce sens et imaginer que nos petites actions peuvent générer du mieux. » Et Eliott Mercier de faire part de ses craintes sur l’après Covid-19 : «J’ai peur que nous échouions si nous ne nous donnons pas les moyens de revoir intégralem­ent notre modèle. Échappons-nous de ce dogme de la toute croissance et repensons notre économie. Reconsidér­ons nos besoins ! »

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»(Photo D. Meiffret) « Nous avons constaté une augmentati­on nette des livraisons.

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