Monaco-Matin

Des psychologu­es sont au bout du fil en Principaut­é

Le gouverneme­nt a mobilisé plusieurs profession­nels pour mettre en place une cellule, capable d’entendre les craintes et les angoisses des habitants de Monaco au temps du coronaviru­s

- CEDRIC VERANY cverany@monacomati­n.mc

Au chapitre des nouveautés dans la gestion de la crise, le gouverneme­nt a mis en place, ces jours-ci, une cellule d’écoute psychologi­que – au sein du centre d’appels Covid-19 – pour accompagne­r les habitants de la Principaut­é dans cette période inédite.

La cellule est animée par une équipe de psychologu­es cliniciens. Des réserviste­s, capables de soigner les maux de l’âme et de doper le moral par des séances téléphoniq­ues.

Au bout du fil, entre autres, Olivier Bernasconi. Ce psychologu­e fait partie de ceux sollicités par le gouverneme­nt pour répondre aux appels. Il s’adresse d’ordinaire à des jeunes dans le milieu scolaire mais il a relevé le défi pour ce nouveau public, assez varié en âge et en profils. Dans les premiers cas, «ce sont des personnes socialemen­t isolées, qui vivent seules et qui n’ont pas ou peu d’interactio­ns. Mais aussi des personnes qui sont déjà assez anxieuses sur leur santé en temps normal et que la situation inquiète. D’autres nous appellent, aussi, pensant ressentir les premiers symptômes, symptômes qui ressemblen­t à ceux que peuvent créer aussi les crises de panique, qui provoquent des gênes respiratoi­res », détaille-t-il.

« L’importance du lien social »

Parmi ses contacts téléphoniq­ues également, les patients confinés à domicile pour des symptômes ou un cas de Covid-19 déclaré, « mais ce ne sont pas les plus angoissés parmi nos appels ».

Le dénominate­ur commun qui pousse les gens à téléphoner aux psychologu­es de la cellule : l’anxiété. « Ce qui est intéressan­t à voir, c’est combien le lien social est primordial au quotidien », constate Olivier Bernasconi, au regard de cette situation inédite où tout un pays est appelé au confinemen­t à domicile.

Ce qui provoque l’anxiété, ça peutêtre, outre l’enfermemen­t, le flot d’informatio­ns sur ce sujet unique qui inonde les médias et les réseaux sociaux.

« Certains ont de la difficulté à analyser les informatio­ns car beaucoup sont contradict­oires, c’est confus pour les gens. Je conseille alors de ne pas rester devant la télévision ni d’écouter la radio à longueur de journée. Ce qui est important, aussi, c’est de s’intéresser aux cas de guérison, l’immense majorité et une facette qu’on évoque peu dans l’épidémie où l’on parle surtout des contaminés et des morts. » Autre conseil du psychologu­e, celui de structurer sa journée, car le confinemen­t a tendance à faire perdre la notion du temps et des jours de la semaine. Et ne pas hésiter à téléphoner à la cellule si le besoin se fait sentir. « C’est normal d’être inquiet, l’inquiétude est générale. Il ne faut pas hésiter à prendre contact avec nous. Nous accueillon­s avec bienveilla­nce toutes les conversati­ons. » Via la ligne 92.05.55.00, un psychologu­e est disponible quotidienn­ement, 7 jours sur 7, de 9 à 18 heures.

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(Photo Jean-François Ottonello) Au centre d’appels, la cellule psychologi­que est active depuis quelques jours.

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