Cagnes : une commerçante crée un groupe d’entraide
Ils travaillent dans la restauration, le prêt-à-porter, l’électroménager... Et avec l’impossibilité d’exercer, ils se retrouvent « dans la galère ». Sur Facebook, ils échangent et se montrent solidaires
Je n’ai droit à aucun prêt, aucun découvert toléré ni aucun report d’échéance. » Sur Facebook, Corinne Baldacci partage ses galères. Propriétaire de la boutique Lol (enseigne de prêt-à-porter), à Cagnes-sur-Mer, elle s’est retrouvée dans la panade, comme tous les commerçants obligés de fermer. En s’adaptant, façon système D, elle a mis en ligne son propre site Internet (1) pour continuer de vendre ses articles.
Dans le même temps, afin d’échanger sur ses expériences, ses démarches et se montrer solidaire, elle a décidé de créer un groupe sur Facebook : « Entraide pour les indépendants Covid19 (pro uniquement) ». L’autre objectif de cette communauté, qui compte actuellement une trentaine de personnes, elle le rappelle : « C’est de se mobiliser pour faire remonter notre dure réalité aux pouvoirs publics. »
« On se sent moins isolé »
« Si vous avez des solutions concrètes pour faire bouger les choses, partagez les ici », encourage Corinne Baldacci,
sur le mur du groupe.
Et des partages, il y en a. Magali Todesco possède un magasin de vente et réparation de vélos à Roquebrune-Cap-Martin. Sur le groupe Facebook, elle a trouvé des réponses : «Ça permet de faire le tri entre tout ce qui est dit [...]. Quelqu’un a partagé un lien avec tous les contacts de la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI). Ça m’a servi. »
De son côté, la restauratrice du Haut de Cagnes, Cindy Bergmann, a été orientée, grâce au groupe, vers le pôle économique de la Ville : « Même si cela n’a pas réglé mes problèmes, mais au moins, on se sent moins isolé et on voit que nos amis commerçants sont confrontés à la même chose. »
« Retrouver une cohésion »
Et même si, en effet, ce groupe d’entraide ne « règle pas tous [leurs] problèmes », certains lui trouvent une autre utilité. Danie Callet, propriétaire du magasin de chaussures Dane à Cagnes, a écrit dans un post : « La seule chose positive dans cette sombre situation, c’est que nous allons peutêtre retrouver une cohésion entre commerçants et artisans, que nous avions perdue ces derniers temps. » Sophie , gérante d’un institut de beauté à Cagnessur-Mer, a d’ailleurs été l’un des nombreux commerçants à remercier chaleureusement Corinne Baldacci d’avoir créé cette communauté. Elle a aussi ajouté : « Je travaille seule. La peur me gagne, soyons solidaires ! »
Et grâce à cette « solidarité », les commerçants sont bien décidés à faire entendre leurs voix.