L’Aspona s’est dotée d’un nouveau conseil d’administration à distance
Confinement oblige, c’est virtuellement que les membres de l’association de protection de l’environnement de Menton-RCM se sont réunis pour leur assemblée. Un nouveau bureau a été installé
Le confinement n’aura pas eu raison des activités de l’Association pour la sauvegarde de la nature et des sites de Roquebrune-Cap-Martin, Menton et environs (Aspona), bien décidée à ne pas bouder ses traditionnels temps forts. Ainsi, son assemblée générale annuelle s’est tenue le 28 mars, bien que sous forme dématérialisée. Grâce aux outils proposés par Internet, le bilan financier et le rapport d’activité 2019 ont été approuvés, le conseil d’administration renouvelé. Et un nouveau bureau aussitôt nommé.
« Nous avions envoyé les résolutions par mails aux 9/10e de nos adhérents qui ont une adresse. Pour chacune d’entre elles, ils devaient cocher oui, non ou abstention. Certains ont préféré nous envoyer un pouvoir général. De cette manière, nous avons obtenu une cinquantaine de réponses : le quorum était atteint », explique la nouvelle présidente – jusqu’alors trésorière - Frédérique Lorenzi. Pour ceux qui souhaitaient participer de manière plus active, une conférence téléphonique a par ailleurs été organisée en comité restreint durant deux heures.
« Une discussion à onze dans de telles conditions est tout à fait gérable. D’autant qu’il y avait une modératrice. Quand on est passés à la désignation du bureau, ceux qui n’étaient pas administrateurs ont quitté la conférence », poursuit la responsable. Satisfaite que les horloges ne se soient pas arrêtées malgré le côté inédit de la situation. Frédérique Lorenzi précise que le conseil d’administration se réunira de nouveau virtuellement demain, en début d’après-midi, pour aborder les gros enjeux de l’année 2020. « L’idée c’est de répartir les dossiers, de savoir qui serait intéressé par quoi, de définir les priorités ».
Plusieurs chantiers en ligne de mire
En raison du confinement, certains grands chantiers qui inquiètent l’Aspona sont à ce jour en veille. Mais avec l’aide de partenaires, l’association entend bien - malgré tout - continuer à se battre pour obtenir plus de transparence concernant les projets qu’elle juge opaques. Et endosser le rôle de lanceur d’alertes, quitte à jouer sur la mobilisation citoyenne pour se faire entendre. Les dossiers que l’Aspona s’attachera à suivre de près ? L’enquête publique sur la 2e modification du PLU de Menton (portant notamment sur le projet de rénovation du domaine touristique Latournerie et le projet de centre commercial avec un cinéma multiplexe, un parking souterrain et des immeubles le long de l’avenue Cernuschi) ; l’impact environnemental du projet immobilier « Rosmarino » sur les hauteurs de Garavan ; le devenir de la délégation de service public du camping Saint-Michel ; le projet d’endiguement de la Baie ouest de Menton ; le projet d’aménagement de l’ancienne base aérienne de Roquebrune ; la poursuite du chantier d’extension en mer de Monaco ; l’enquête publique sur le Schéma de cohérence territoriale (SCOT) de la Communauté d’agglomération et le vallon Saint-Roman.
Une réunion probablement en juin
L’association prévoit également de réaliser un état des lieux environnemental du vallon du Gorbio, de poursuivre les actions engagées dans le cadre des trois Plans d’action Climat-Air-Energie, ou encore d’analyser l’expérience de Saint-Jeannet pour renforcer la protection des terres agricoles et retrouver un peu d’autonomie alimentaire. Une rencontre sera organisée au
plus vite – probablement en juin – pour échanger sur ces projets avec l’ensemble des adhérents. À l’heure du « restez chez vous », la nature et l’environnement reprennent-elles leurs droits ? Frédérique Lorenzi se montre contrastée. « Il y a le problème des déchets, on se retrouve avec des matelas dans des endroits insolites. J’ai aussi vu plusieurs brûlages non autorisés. Quant aux travaux chez les particuliers, ils continuent. Mais il y a également des effets positifs : les gens se réapproprient des lieux, ils profitent de la nature proche. Peut-être se rendront-ils compte que ce sont des espaces de qualité et qu’ils méritent d’être protégés... »