Le Pr Piche se dit « pessimiste pour les prochains jours si le confinement n’est pas strictement respecté »
Le Pr Thierry Piche, président de la commission médicale d’établissement du CHU de Nice alerte : si les Azuréens ne respectent pas à la lettre les mesures de confinement, les services de réanimation des Alpes-Maritimes seront rapidement saturés. Alors que le pic épidémique est attendu dans les prochains jours dans notre région, le Pr Thierry Piche, patron des médecins hospitaliers du CHU adresse une mise en garde sévère aux habitants des Alpes-Maritimes. « L’Agence régionale de santé (ARS) observe une progression rapide du nombre d’admissions en réanimation. Cette évolution fait craindre un scénario pessimiste qui pourrait conduire rapidement à une saturation des lits de réanimation si les mesures de confinement ne sont pas strictement suivies. »
« Éviter l’engorgement »
En cause : un relâchement des comportements ces derniers jours. « C’est particulièrement vrai dans les Bouches-du-Rhône, un peu moins dans les Alpes-Maritimes », tempère toutefois le Pr. Piche. « Il faut vraiment insister sur la nécessité de se conformer aux consignes. Cela ne veut pas dire que nous serons épargnés, mais cela permettra (Photo illustration Jean-François Ottonello)
d’éviter des conséquences plus graves », assure-t-il. « La situation se tend à Marseille, précise le président des médecins hospitaliers du CHU de Nice. « On peut considérer que le couvre-feu dans les AlpesMaritimes et les mesures prises par les maires ont tendance à réduire l’impact du pic épidémique attendu dans les prochains jours. Nous disposons d’une marge de manoeuvre probablement plus grande qu’à Marseille dans les services de réanimation. D’autant, précise-t-il, que nous sommes encore en capacité d’ouvrir de nouveaux lits. » Alors que malades sont décédés du Covid- dans les Alpes-Maritimes, dont au CHU de Nice, trois patients sont sortis de réanimation. « Ils ont quitté le service et vont mieux », se félicite le Pr. Piche. « Nous devons aujourd’hui préparer la « désescalade », et allons pour cela aménager deux unités de dix lits de réadaptation intensive pour ces malades qui sortent de réanimation. Ils devront pouvoir bénéficier de soins de kinésithérapie, de renutrition et de soutien psychologique. Cela nous permettra aussi de libérer des lits de réanimation et d’éviter ainsi l’engorgement. »