L’héritage patrimonial de Monaco raconté
C’était à l’aube de la mise en place du confinement. Au coeur du Musée océanographique de Monaco, se tenait un colloque intitulé « Monaco face à son héritage ». Thomas Fouilleron, directeur des Archives et de la bibliothèque du Palais princier est alors revenu trente minutes durant sur l’invention du patrimoine monégasque. En ces temps propices à l’introspection, la piqûre de rappel tombe à pic.
On a notamment retenu qu’entre le XVIIe et le XIXe siècle, les étrangers découvraient la ville et ne la résumaient qu’à son Palais princier. Dans l’Encyclopédie, Monaco est alors qualifiée de ville ancienne, petite et surtout d’une forte ville d’Italie.
La perte de Menton et Roquebrune en 1848
Mais son patrimoine romain antique et méditerranéen n’est pas discutable. Les fouilles archéologiques qui sont réalisées permettent d’asseoir la légitimité du patrimoine monégasque dès la fin du XVIIe siècle. Après la perte de Menton et Roquebrune en 1848, la Principauté ne dispose plus que d’un territoire de 1,5 km² et se retrouve ponctionnée de 90 % de ses terres. C’est à partir de ce moment-là que l’on voit fleurir de la part du souverain Charles-III une volonté d’étayer le patrimoine monégasque ébranlé par cette mutilation territoriale et démographique.
Il fait publier en 1862 l’ouvrage Monaco et son prince, qui recense le patrimoine antique de Monaco, et les premiers manuels scolaires « Abrégés de l’histoire de Monaco à destination des écoles » fleurissent dès 1863. En 1882, le premier musée ouvre dans les jardins Saint-Martin et permet de rassembler en lieu sûr les différentes trouvailles du passé monégasque.
Bosio, figure du patrimoine local
François-Joseph Bosio, célèbre sculpteur né à Monaco et mort à Paris en 1845, est une des figures de proue du patrimoine de la Principauté, valorisée dans tous les pavillons de Monaco, les Expositions universelles et les journaux de l’époque à partir de 1873. En 1910, son nom est même donné à l’ancienne avenue de l’école apostolique dans le quartier des Moneghetti. Une chose est sûre, avec cette conférence, Thomas Fouilleron a rendu un bel hommage au patrimoine monégasque.