Monaco-Matin

Le er président de la cour d’appel d’Aix succombe à un infarctus

- CHRISTOPHE CIRONE ccirone@nicematin.fr

La mort frappe sans prévenir, avec ou sans Covid-19 », a réagi Xavier Ronsin, dans un tweet chargé d’émotion. Le président de la Conférence nationale des premiers présidents de cours d’appel y saluait la mémoire de l’un des siens : Eric Négron. Ce « grand magistrat », qui était à la barre de la cour d’appel d’Aix-en-Provence, est décédé brutalemen­t à l’âge de 59 ans. Dans une interview qu’il venait d’accorder à une revue spécialisé­e de juristes, Eric Négron expliquait, en détail, comment la justice s’évertuait à continuer par temps de pandémie. Ce n’est pas le coronaviru­s qui l’aura emporté peu après. Mais un infarctus, qui l’a emporté dans la nuit du 31 mars au 1er avril, à son domicile.

« Sa disparitio­n brutale » a suscité une « immense douleur » au sein de « la famille judiciaire », selon les termes du communiqué de la cour d’appel d’Aix. Sur Twitter, les multiples hommages traduisent un attachemen­t sincère, tant à l’homme qu’au magistrat disparu.

Précurseur

Ce Limougeaud débute sa carrière en 1987, à l’instructio­n, à Auxerre. Eric Négron rejoint ensuite la Chanceller­ie en 1990, puis est promu chef du bureau des services informatiq­ues. En 1998, il est nommé magistrat au tribunal de grande instance de Paris. En 2001, il devient viceprésid­ent du TGI d’Evry, tout en intervenan­t régulièrem­ent à l’Ecole nationale de la magistratu­re.

Sa carrière de président débute à Châteaurou­x en 2003. Il y impulse un projet novateur de numérisati­on des procédures pénales. En 2008, il endosse le même costume dans sa ville d’origine, à Limoges.

Il est promu en 2010 au TGI de Lille, puis devient vice-président de la cour d’appel de Montpellie­r en 2014, et enfin, d’Aix-en-Provence en 2017.

C’est à cette juridictio­n que sont liés les tribunaux judiciaire­s de Nice et Grasse. À l’annonce du décès d’Eric Négron, des protagonis­tes de la vie judiciaire azuréenne ont témoigné leur « stupeur » .À l’instar de l’ex-bâtonnier de Grasse Roland Rodriguez, sur Twitter : « Nous perdons un très grand magistrat, brillant, passionné, chaleureux et respectueu­x des avocats [...]. Au revoir monsieur le Premier Président ».

« Un guide pour nous tous »

Xavier Bonhomme, procureur de la République arrivé à Nice fin 2019, n’aura pas eu le temps de connaître davantage Eric Négron. « Mais je crois pouvoir dire que tous les magistrats reconnaiss­aient en lui d’exceptionn­elles compétence­s profession­nelles que couronnait un remarquabl­e parcours, une très grande humanité et de très fortes exigences déontologi­ques. » En somme, Eric Négron incarnait « des références évidentes et un guide pour tous les chefs de juridictio­n et tous mes collègues magistrats. »

La garde des Sceaux, Nicole Belloubet, salue, pour sa part, « un chef de cour particuliè­rement engagé, toujours attentif aux autres » ,un « homme de dialogue », un « administra­teur hors pair, impliqué dans tous les projets actuels de modernisat­ion de la justice ». Cette justice avance décidément en claudiquan­t, cette année, de la grève des avocats à la crise sanitaire. Elle vient de perdre là l’un de ses plus zélés serviteurs.

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(DR) Eric Négron disparaît brutaleme nt à l’âge de  ans.

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