Le « Dixmude » se rend au chevet des Antilles
Après avoir passé une partie de la nuit à charger du fret, notamment plus d’un million de masques chirurgicaux, le porte-hélicoptères amphibie a appareillé de Toulon hier matin
C’est un peu une course contre la montre dans laquelle est engagé le Dixmude .En effet, si les territoires d’outre-mer sont, pour l’heure, moins touchés par l’épidémie de coronavirus que la métropole, la relative fragilité de leurs infrastructures sanitaires et leur isolement font craindre le pire. Il n’y a donc pas une minute à perdre.
Renforcer les capacités de gestion de crise
Une semaine tout juste après être rentré prématurément d’une mission en Méditerranée orientale, le porte-hélicoptères amphibie (PHA) a donc quitté Toulon hier matin peu avant 11 heures. Dans un communiqué daté du 3 avril, et qui fait également référence au Mistral, autre PHA engagé dans l’opération Résilience mais attendu à Mayotte aujourd’hui, le ministère des Armées précise : «Le Dixmude
atteindra la zone Antilles à la mi-avril. Il pourrait, par la suite, se diriger vers la Guyane en fonction des besoins. Dans un premier temps, le Dixmude acheminera, depuis la métropole, du matériel médical et des fournitures qui, définis en coordination avec la cellule interministérielle de crise, permettront aux autorités locales de renforcer leur capacité de gestion de crise. Le Dixmude pourra être employé sous le commandement des forces armées locales pour assurer des missions logistiques ou de transport afin de garantir aux populations des besoins de première nécessité. »
Précieux hélicoptères
Pour appareiller au plus vite, l’équipage du Dixmude, aidé par les militaires du 519e Groupe de transit maritime, a continué de charger des tonnes de fret toute une partie de la nuit de jeudi à vendredi. Parmi le matériel embarqué dans ses vastes hangars, une quantité non négligeable de masques de protection : plus d’un million de masques chirurgicaux et plus de 170 000 masques FFP2.
Ainsi que des centaines de litres de gel hydroalcoolique. On notera également la présence à bord de deux équipes de désinfection du 2e Régiment de Dragons, une unité spécialisée dans les risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques (NRBC). Mais avant de mettre le cap sur les Antilles, il restait au Dixmude à récupérer ses chalands de débarquement, ainsi que deux hélicoptères Puma de l’armée de terre (1). Opération réalisée au mouillage, en petite rade, en deux heures à peine. Un matériel précieux. Selon le ministère des Armées, les hélicoptères pourront, en effet, «accomplir des missions de soutien et d’évacuation sanitaire et ce, jusque dans les zones les plus difficiles à atteindre ». (1) L’Écureuil de la gendarmerie nationale de Hyères et l’hélicoptère EC145 de la Sécurité civile avaient apponté jeudi.