Confinement : tour de vis
Les pouvoirs publics constatent un laisser-aller global dans les Alpes-Maritimes dans le respect des règles pour éviter la propagation du virus. Les contrôles vont être durcis dès aujourd’hui
Beaucoup trop de monde dans les rues ? Du relâchement dans le confinement dans les Alpes-Maritimes ? Globalement oui. Et cela inquiète fortement les soignants et pouvoirs publics. Le préfet des Alpes-Maritimes, Bernard Gonzalez, entend d’ailleurs sévir, « pour le bien de tous », (lire enpage suivante).
Circulation en forte baisse
Un sentiment partagé par de nombreux élus et par les forces de l’ordre. Le Colonel Nasser Boualam, le patron des gendarmes azuréens assure : « Les comportements ont évolué. Les gens avaient peu à peu intégré les règles. Mais on constate un petit relâchement ces derniers jours. On a des retours au travers des communes, où des personnes signalent que des groupes se recréent ». Il tape du poing sur la table : « Il faut vraiment maintenir le cap. À chaque fois qu’on se déplace, on se met en danger et on met en danger autrui. C’est une guerre de tous les jours. Il n’y aura aucune tolérance. »
Il semble que ce soit particulièrement « à pied »quele relâchement se manifeste. Les Azuréens se laissent aller à des promenades ou à une frénésie de jogging. Mais sur les autoroutes le trafic a considérablement baissé. Vinci indique que le flux avait bondi à la fin février de 8 %. Entre le 1er et le 20 mars, il a chuté de 16 %, dont 19,1 % pour les véhicules légers et 0,4 % pour les poids lourds, un chiffre logique en raison du maintien de certains services. À Nice, la fréquentation des transports en commun accuse une forte baisse. Avant le confinement : 305 000 voyages en moyenne par jour du lundi au vendredi. Au milieu : environ 40 000 voyages. À l’heure actuelle, plus que 30 000. Sur la route, le trafic décroît de manière importante. Exemple sur la promenade des Anglais : 33 000 véhicules par jour avant confinement, 6 500 au début et 4 600 actuellement. Les contrôles exercés par la police municipale ont tendance à montrer que le nombre de verbalisation est en baisse à Nice. Mais ce n’est pas partout le cas dans le département. Toutefois, à ce jour, 30 % des contrôles effectués dans le tramway, par exemple, concernent encore des déplacements non nécessaires.
Autre exemple, Monaco. Jusqu’au 11 mars, le Centre intégré de gestion de la mobilité (CIGM) comptabilisait en moyenne 100 000 véhicules entrant ou sortant de la Principauté. Depuis, les mouvements sont passés à 25 000 par jour. « Ce sont essentiellement les salariés qui viennent travailler à Monaco. Globalement, les gens jouent le jeu », indique Jean-Luc Puyo, le directeur de l’Aménagement urbain, qui gère le CIGM.
« Le couvre-feu est également très bien respecté, poursuit-il. En temps normal, nous enregistrons 6 700 mouvements de véhicules la nuit. Aujourd’hui, c’est tombé à 850 entrées et sorties. » Là aussi, des salariés pour l’essentiel.