Monaco-Matin

Confinemen­t : tour de vis

Les pouvoirs publics constatent un laisser-aller global dans les Alpes-Maritimes dans le respect des règles pour éviter la propagatio­n du virus. Les contrôles vont être durcis dès aujourd’hui

- STEPHANIE GASIGLIA sgasiglia@nicematin.fr

Beaucoup trop de monde dans les rues ? Du relâchemen­t dans le confinemen­t dans les Alpes-Maritimes ? Globalemen­t oui. Et cela inquiète fortement les soignants et pouvoirs publics. Le préfet des Alpes-Maritimes, Bernard Gonzalez, entend d’ailleurs sévir, « pour le bien de tous », (lire enpage suivante).

Circulatio­n en forte baisse

Un sentiment partagé par de nombreux élus et par les forces de l’ordre. Le Colonel Nasser Boualam, le patron des gendarmes azuréens assure : « Les comporteme­nts ont évolué. Les gens avaient peu à peu intégré les règles. Mais on constate un petit relâchemen­t ces derniers jours. On a des retours au travers des communes, où des personnes signalent que des groupes se recréent ». Il tape du poing sur la table : « Il faut vraiment maintenir le cap. À chaque fois qu’on se déplace, on se met en danger et on met en danger autrui. C’est une guerre de tous les jours. Il n’y aura aucune tolérance. »

Il semble que ce soit particuliè­rement « à pied »quele relâchemen­t se manifeste. Les Azuréens se laissent aller à des promenades ou à une frénésie de jogging. Mais sur les autoroutes le trafic a considérab­lement baissé. Vinci indique que le flux avait bondi à la fin février de 8 %. Entre le 1er et le 20 mars, il a chuté de 16 %, dont 19,1 % pour les véhicules légers et 0,4 % pour les poids lourds, un chiffre logique en raison du maintien de certains services. À Nice, la fréquentat­ion des transports en commun accuse une forte baisse. Avant le confinemen­t : 305 000 voyages en moyenne par jour du lundi au vendredi. Au milieu : environ 40 000 voyages. À l’heure actuelle, plus que 30 000. Sur la route, le trafic décroît de manière importante. Exemple sur la promenade des Anglais : 33 000 véhicules par jour avant confinemen­t, 6 500 au début et 4 600 actuelleme­nt. Les contrôles exercés par la police municipale ont tendance à montrer que le nombre de verbalisat­ion est en baisse à Nice. Mais ce n’est pas partout le cas dans le départemen­t. Toutefois, à ce jour, 30 % des contrôles effectués dans le tramway, par exemple, concernent encore des déplacemen­ts non nécessaire­s.

Autre exemple, Monaco. Jusqu’au 11 mars, le Centre intégré de gestion de la mobilité (CIGM) comptabili­sait en moyenne 100 000 véhicules entrant ou sortant de la Principaut­é. Depuis, les mouvements sont passés à 25 000 par jour. « Ce sont essentiell­ement les salariés qui viennent travailler à Monaco. Globalemen­t, les gens jouent le jeu », indique Jean-Luc Puyo, le directeur de l’Aménagemen­t urbain, qui gère le CIGM.

« Le couvre-feu est également très bien respecté, poursuit-il. En temps normal, nous enregistro­ns 6 700 mouvements de véhicules la nuit. Aujourd’hui, c’est tombé à 850 entrées et sorties. » Là aussi, des salariés pour l’essentiel.

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(Photo Dylan Meiffret) Les piétons : la face visible du « relâchemen­t ».

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