Lisnard : « L’enjeu, c’est de sauver des centaines de vies »
Sur tous les fronts dans la lutte contre le virus, le maire de détaille son plan de bataille. Il annonce que des thermomètres laser vont contrôler la température à l’entrée des commerces
Mon obsession ? Contribuer à aider ceux qui sauvent des vies. Mes jours et mes nuits, je les passe dans la gestion de la crise sanitaire. » Marqué à vie par l’horreur des inondations d’octobre 2015, David Lisnard a l’expérience des crises. Il explique mettre toutes ses forces dans la lutte contre le virus. « Nous sommes passés de à puis à lits de réanimation à l’hôpital de Cannes. Nous avons la capacité de monter à . Le service accueille actuellement six malades, dont certains viennent d’autres villes ou d’autres régions. Et dès vendredi prochain, nous ouvrirons un espace ‘‘aval’’ qui pourra prendre en charge les malades qui sortent de services de réanimation ou de soins soutenus et qui ne peuvent pas reprendre tout de suite une vie normale. » avons lancé des demandes tous azimuts. Je viens pour cela de mettre en place une cellule communale d’achat qui sollicite tous les contacts, y compris à l’international, pour acheter du matériel. Nous avons une inquiétude particulière concernant les stocks de produits sédatifs. L’autorisation vient d’ailleurs d’être donnée par les autorités sanitaires d’utiliser des produits sédatifs à usage vétérinaire. Nous avons commencé à appeler les vétérinaires de Cannes pour nous en procurer, sous contrôle de la communauté médicale. » « Il faut contrôler la température des gens dans tous les lieux où il y a du public, là où il y a des regroupements. Dès mercredi, la mairie de Cannes fournira des thermomètres laser qui seront installés à l’entrée de certains commerces pour
[] identifier les personnes malades. Nous avons commencé à contacter des commerçants.
Ce système sera mis en place sur la base du volontariat. L’objectif est d’équiper les supérettes, les supermarchés, tous les lieux où il y a de la fréquentation légale. Nous avons déjà fourni dix-huit thermomètres de ce type à l’hôpital. Et la clinique Oxford a déjà mis en place ce contrôle de la température cette semaine. » « Nous venons de lancer une manufacture locale de masques et une manufacture locale de visières. Nous sommes en train de nous procurer le tissu pour les masques. Nous travaillons avec dix couturières et couturiers de Cannes. L’idée est de permettre à un maximum de personnes de se protéger. » « Bien sûr qu’il faut désinfecter ! Heureusement que je n’attends pas l’autorisation pour prendre les mesures qui me semblent nécessaires… Quels que soient les avis émis par l’Agence régionale de santé (ARS) ou d’autres, je confirme que c’est utile et nécessaire. C’est provisoire, exceptionnel et maîtrisé sur le plan technologique. On utilise les produits qui nous avaient été recommandés par l’ARS et le ministère de l’Intérieur pour désinfecter les bureaux de vote. L’hypochlorite de sodium dilué ne pose aucun problème environnemental. La désinfection des lieux fréquentés par le public, les hôpitaux, les cliniques, les cabinets médicaux, les pharmacies est un élément supplémentaire qui vient compléter le confinement et les gestes barrière, et permet d’endiguer la propagation du virus.
Avant le déconfinement, on procédera à une désinfection des lieux publics par drone, mais aussi à une désinfection des lieux privés. Nous allons transmettre toutes les recommandations pour la désinfection à domicile, de manière à mettre un dernier coup d’accélérateur pour mieux détruire le virus. Nous solliciterons la population ainsi que les syndics. » « La sortie de crise sanitaire se fera progressivement. En revanche, la crise économique qui va lui succéder sera très longue et très violente. On entend parler de rebond, mais nous serons plutôt dans une logique de plan de survie de l’économie, avec des gens qui vont se retrouver dans une immense détresse.
Cette crise souligne d’ailleurs l’importance qu’a pris Cannes en termes d’événementiel. Or, cette activité est, aujourd’hui, totalement à l’arrêt. sera vraisemblablement une année blanche. Donc une année noire…
Certains secteurs structurellement viables vont devoir faire face à plus d’un an de difficultés. »