Infirmière, sa voiture a été fracturée à Golfe-Juan pour voler son matériel !
À la fois en colère et inquiète, Céline, infirmière libérale, a découvert les dégradations commises sur son véhicule à 7 heures, jeudi, dans un parking souterrain de Golfe-Juan alors qu’elle se préparait à débuter sa tournée. «Ma voiture était garée sur un emplacement dans un parking privé et fermé. J’ai découvert une vitre brisée avec des éclats de verre dans l’habitacle. J’ai été ciblée. C’est quelqu’un qui sait que je suis infirmière. Depuis trois semaines, comme pas mal de mes consoeurs et confrères, nous avons enlevé tous signes distinctifs de notre profession. La seule chose qui a été dérobée c’est ma mallette. Pourtant, elle était dissimulée côté passager, au sol, afin d’éviter qu’elle ne soit visible. Elle était vraiment planquée ! Mais que vont-ils faire avec ça ? Partir avec des aiguilles usagers, ça sert à quoi ? Ils pensaient trouver des masques ou des gants peut-être… »
« Comment soigner ? »
Qui dit vol de matériel et impossibilité d’utiliser sa voiture, dit difficulté à assurer sa tournée. « Ce matin-là je devais visiter 11 patients à domicile. Comment s’organiser ? Comment faire ? J’ai la chance que mon compagnon travaille aussi dans le secteur médical. Il s’est transformé en taxi pour me rendre sur les visites et on a récupéré le matériel que l’on pouvait. Les personnes qui agissent ainsi en volant se rendent-elles compte des conséquences ? Comment soigner ? Je n’avais plus de tensiomètre ni de saturomètre. Par chance, j’ai pu trouver les derniers à la vente dans une pharmacie. Là aussi, il y a des ruptures de stock de matériel médical. »
En pleine crise sanitaire, une vitre brisée est synonyme de galère. La jeune femme a passé quatre heures à tenter de faire réparer les dégâts auprès de sociétés spécialisées intervenant à domicile. « Il fallait attendre les pièces nécessaires et compter une semaine d’attente. Impossible pour les tournées ! Impossible de se faire prêter un véhicule dans l’attente. » Déterminée, elle va alors « faire le forcing » auprès d’un garagiste à Saint-Laurent du Var. « Il a compris que c’était vraiment important et il a accepté de mettre à ma disposition un véhicule le temps de réparer la vitre. »
« Dépôt de plainte : le parcours du combattant »
« J’ai aussi testé le dépôt de plainte pendant la période de confinement. C’est le parcours du combattant. » Céline a commencé par faire un prédépôt de plainte en ligne : « Mais l’on m’a expliqué [son assureur] que seule une plainte signée était valable. J’ai donc contacté les services de police qui m’ont indiqué que la signature se ferait à la fin du… confinement. J’ai ensuite voulu visualiser ma plainte : mission impossible là aussi. À la fin du confinement ! » Au final, elle a (enfin) obtenu un rendez-vous au commissariat. En espérant que les forces de l’ordre parviendraient aussi à identifier les auteurs de ce vol avec effraction. « Au final, je vais aussi devoir débourser 200 euros de ma poche parce que mon assurance ne prendra pas en charge le matériel volé. » Et d’espérer pouvoir travailler sereinement dans un contexte difficile. « Vous imaginez que l’on doit enlever tout signe qui puisse montrer que l’on est infirmière. Où va-t-on ? »