À Cagnes, cet ostéopathe veut « garder le lien »
Pendant le confinement, Arnaud Soler propose un suivi à ses patients. C’est un accompagnement aussi bien pour des problèmes musculo-squelettiques que personnels liés notamment à l’anxiété
Par définition, l’ostéopathe manipule. Et, en période de crise sanitaire – où le confinement est imposé et les contacts humains à proscrire au maximum – la profession a du plomb dans l’aile. « On navigue à vue », avoue Arnaud Soler, ostéopathe à Cagnes-sur-Mer. Une fois son cabinet fermé pour mesure sanitaire, le professionnel a observé la situation. « On est complètement en dehors du système de soin. On aimerait bien participer à notre mesure », se désole-t-il. « Notre profession n’est pas reconnue depuis longtemps par le monde de la santé. Ce n’est pas nouveau. Disons que cette crise révèle ce que l’on sait déjà. Mais, je trouve cela dommage aujourd’hui qu’on ne soit pas intégré. »
Postures, conseils, exercices à faire
Il semblerait que depuis quelques jours, les lignes bougent. Une plateforme vient d’être mise en place par le Ministère des solidarités et de la santé pour que les professionnels de santé volontaires puissent aider en cas de besoin. Après réflexion, l’ostéopathe cagnois va proposer à sa patientèle un accompagnement 2.0. Par visioconférence. « La première partie serait un diagnostic. Comment la personne se sent, où elle a mal, comment elle s’est fait ça. Raconter le contexte est important. Si ce sont des douleurs musculosquelettiques, c’est de mon
ressort. De là, je leur donne des conseils sur les bonnes postures à adopter, les exercices à faire. » Si besoin, Arnaud Soler compte bien mettre sa casquette d’ostéopathe de côté pour devenir une oreille attentive. Cela permettrait de « garder le lien ».
« L’anxiété est décuplée »
« Je fais un suivi quotidien par téléphone avec mes patients réguliers. La visioconférence serait bénéfique pour ceux qui ont besoin de parler de leur pathologie ou tout simplement de leurs problèmes personnels. L’anxiété est décuplée avec le confinement. » Ce passionné de psychologie, qui a d’ailleurs fait une formation en thérapie comportementale, se sent concerné. « Je sais qu’il y en a beaucoup qui se disent que puisqu’on ne peut pas se voir je ne peux rien faire. Effectivement, manuellement je ne peux rien faire. Mais ouvrir un dialogue est déjà une bonne chose. » Il insiste sur le fait que sa démarche n’a rien de mercantile. « C’est un accompagnement que je leur propose ».