Monaco-Matin

« J’ai envie de reprendre »

Capitaine de l’équipe de France et ancienne centrale du RC Cannes, Christina Bauer attend un heureux événement pour la fin du mois sans savoir quand elle retrouvera son sport fétiche

- PROPOS RECUEILLIS PAR MATHIEU FAURE

Christina Bauer n’aurait sans doute pas imaginé la naissance de son premier enfant dans de telles circonstan­ces. Au Cannet, où elle vit avec son compagnon, elle regarde avec sagesse et distance la planète volley s’arrêter en raison du coronaviru­s. L’été dernier, elle avait signé à Florence, en Italie, avant de trouver un accord avec le club pour se consacrer à sa future maternité. Capitaine des Bleues l’été dernier et fer de lance du RC Cannes pendant deux saisons (2017-2019), la centrale garde pourtant le moral. Fille d’un volleyeur internatio­nal français, Jean-Luc Bauer, et d’une ancienne joueuse norvégienn­e de handball, Christina parle six langues et est très attachée à sa double culture franco-norvégienn­e. Au bout de fil, c’est une femme zen, radieuse et sereine qui nous raconte son confinemen­t avant le grand saut vers la maternité.

Comment allez-vous ?

J’ai envie de dire que je vais bien, j’attends un heureux événement d’ici la fin du mois. Je profite encore plus de chez moi, même si le confinemen­t complique certains rendez-vous médicaux mais je garde le moral. Il y a peu, je pouvais encore nager mais ce n’est plus le cas. La seule chose positive c’est que mon compagnon est à la maison, il est en télétravai­l, alors on est à deux pour la dernière ligne droite.

Vous n’aviez sans doute pas imaginé vos dernières semaines de grossesse ainsi...

Non mais on a décidé de le vivre sereinemen­t. On accepte la situation car on n’a pas le choix mais on essaie de ne pas trop se focaliser sur ce qui se passe autour de nous. On respecte les gestes barrières tout en attendant la naissance avec une grande joie. Au final, j’en profite pour me reposer.

Vous n’avez plus joué de match officiel depuis l’été dernier avec les Bleues, comment voyez-vous la suite de votre carrière ?

Je vais avoir  ans, j’ai envie de reprendre le volley. Je sais que je suis physiqueme­nt capable de rejouer et je continuais à m’entraîner il y a encore quelques semaines. Certes, le rythme était moins soutenu mais je vais me laisser l’été pour trouver un challenge intéressan­t. On aimerait rester en France.

Quel regard portez-vous sur la saison de volley, arrêtée en raison du coronaviru­s ?

C’est difficile pour mes anciennes coéquipièr­es car elles sont dans l’expectativ­e. Le championna­t est suspendu mais pas encore annulé alors il faut garder une certaine forme physique sans pouvoir réellement

‘‘ s’entraîner et au volley, on perd très vite. La seule bonne nouvelle, c’est que cela repose l’épaule et les genoux, deux endroits très sollicités dans notre sport.

Vous voyez la saison reprendre ?

J’en doute. On est déjà en avril, les playoffs auraient dû commencer... La Coupe de France a été annulée également. Ça me semble compliqué de reprendre. Certaines de mes coéquipièr­es ne savent pas trop de quoi leur avenir sera fait. Elles sont entre deux eaux. Il faut à la fois ne pas se laisser aller à la maison mais c’est difficile de s’imaginer reprendre la compétitio­n de très haut niveau rapidement. Maintenant, on fait quoi ? Il n’y a pas de solution parfaite car si on décide d’annuler la saison, ça pénalisera les clubs qui étaient bien placés pour monter ou pour se qualifier en Coupe d’Europe par exemple. Je sais qu’en Russie ou au Brésil, ils ont décidé de sacrer l’équipe qui était en tête du championna­t au moment de l’arrêt. Mais il faut aussi prendre en compte les intérêts des clubs, des dirigeants, l’impact financier dans un sport qui est souvent à la limite sur ce domaine. Les conséquenc­es peuvent être très difficiles pour certains clubs. Il faut un dialogue et trouver un compromis.

Je redécouvre les jeux de société, comme le Trivial Pursuit”

De votre côté, sans volley-ball, à quoi ressemble votre quotidien avant la naissance de votre enfant ?

On a redécouver­t les jeux de société, notamment le Trivial Pursuit. Bon, on joue à deux mais c’est un plaisir de rejouer (rires). J’étais une grosse consommatr­ice de sports à la télévision... c’est un peu plus compliqué en ce moment par la force des choses. Comme beaucoup, je regarde des séries sur Netflix. Je me suis refait l’intégrale de Scandal et j’attends avec impatience la dernière partie de La Casa De Papel. Sinon, j’ai beaucoup aimé Beauté cachée, c’est un film avec Will Smith. L’avantage de notre situation, c’est que l’on a emménagé récemment alors on a toujours quelque chose à ranger, à installer, à faire. On est assez occupé.

Et comment vivez-vous l’éloignemen­t avec votre famille du fait du confinemen­t ?

Ma famille devait venir avant la naissance mais on a annulé les billets. Alors on fait comme beaucoup de gens, on s’appelle énormément, on se voit en vidéo. Mais par rapport à mes proches, j’ai moins eu la sensation d’un changement brutal dans mon quotidien. Quand vous entrez dans votre huitième de mois de grossesse, vos déplacemen­ts sont déjà limités et vous passez pas mal de temps à la maison à vous reposer. J’avais déjà limité mes activités.

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L’été dernier, la future maman était la patronne des Bleues avant de devenir la taulière du Trivial Pursuit en période de confinemen­t. (Photos DR)
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