Relance de l’économie : l’Europe se met en ordre de bataille
Après des semaines d’atermoiements et de divisions, l’Union européenne commence à accorder ses violons.
Le président du Conseil européen, Charles Michel, a convoqué hier un sommet européen par visioconférence pour le 23 avril. « Il est temps de jeter les bases d’une reprise économique musclée », a-t-il affirmé au lendemain de l’annonce d’une réponse commune à la crise, qu’il a qualifiée de « percée significative ». Les ministres européens se sont entendus jeudi soir sur une enveloppe de plus de 500 milliards d’euros pour les États, les entreprises et les chômeurs ainsi qu’un futur « fonds de relance » (notre infographie ci-contre) .Des mesures qui doivent encore être entérinées par les chefs d’État et de gouvernement.
Alors que les discussions piétinaient depuis deux jours, le soulagement était perceptible dans les capitales européennes après cet accord à l’arraché. «Aujourd’hui, nous avons répondu à l’appel de nos citoyens pour une
Europe qui protège », a estimé le président de l’Eurogroupe, le Portugais Mario Centeno, tandis que le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire a salué «un jour important pour l’UE » ,etque son homologue italien, Roberto Gualtieri, s’est félicité d’une « proposition ambitieuse » : «Les eurobonds ont été mis sur la table, les conditions du MES ont été retirées », a-t-il souligné, alors que l’Italie a appelé à maintes reprises à un emprunt européen sous la forme d’« eurobonds » (obligations européennes, également appelés « coronabonds »), et refusait toute condition attachée aux prêts du Mécanisme européen de stabilité (MES).
Sur le premier point, les tensions persistent toutefois entre les pays du nord de l’Europe, PaysBas et Allemagne surtout, qui rejettent catégoriquement cette mutualisation des dettes, et les pays du Sud – notamment l’Italie et Espagne – soutenus par la France. L’Allemagne a néanmoins affiché hier un signe de bonne volonté en estimant que l’accord constitue un « élément important d’une riposte commune et solidaire » : « Nous ne pouvons surmonter cette crise qu’ensemble », a-t-elle indiqué dans un court message écrit en espagnol, français, anglais, italien et allemand.