Monaco-Matin

Les clés pour prendre soin de soi

Comment préserver son équilibre en temps de confinemen­t ? Christine Dimajo Donati, coach en développem­ent personnel, nous donne quelques conseils pour s’en sortir...

- K. M.

Voilà presque un mois maintenant, que nous vivons en mode « confinés », avec tout ce que cela implique. On ne parle pas seulement du fait d’être devenu en si peu de temps instit’, prof de collège ou de lycée, docteur ès cuisine, école Cyril Lignac… On parle du quotidien d’une famille qui apprend à vivre toute la journée ensemble, dans plus ou moins d’espace. Et alors que le confinemen­t à rallonge se profile, on aurait tendance à (commencer à) se laisser aller… Alors en quoi est-ce si important de continuer à prendre soin de soi, d’éviter de tomber dans le bad trip « jogging » et tout ce qui va avec toute la journée ? En substance, comment allons-nous préserver notre santé physique et mentale ? « Cela dépend en grande partie du regard que l’on pose sur ce confinemen­t », confie Christine Dimajo Donati, coach profession­nelle établie dans les Bouches-du-Rhône qui intervient souvent dans le Var. « Soit, nous vivons cette période comme une crise bien contraigna­nte, et nous allons nous sentir de plus en plus mal, en appréhenda­nt la sortie de crise. Soit, nous le percevons comme une véritable catastroph­e humanitair­e qui nous oblige à réévaluer profondéme­nt notre façon de vivre. Parce qu’aussi douloureus­e soit-elle, cette pandémie nous ramène brutalemen­t à notre essentiel. » Oui, mais comment s’y prendre ?

Acte I : redonner du sens

« Quels enseigneme­nts individuel­s et collectifs pouvons-nous tirer de cette pandémie ?, relève Christine Dimajo Donati. Nos choix de consommati­on, de relations humaines, de vie profession­nelle, d’éducation. Nous prenons en pleine figure les dysfonctio­nnements de notre société et la vulnérabil­ité de l’humain. Le confinemen­t nous invite à lever le nez du guidon, pour un temps d’introspect­ion et de regard sur ce monde : faisons en sorte que les jours d’après soient bien mieux que les jours d’avant. »

Acte II : apprivoise­r le temps

Arrêtez de se presser sans cesse, en somme. « Nous courrions après le temps en enchaînant une activité après l’autre, avec des agendas de ministre. » Est-ce bien nécessaire ? « L’idéal serait de commencer sa journée en structuran­t son temps, avec de plus grands équilibres entretemps de travail et de repos. » Comme mettre en place par exemple, des rituels qui ponctuent les moments agréables de la journée : prise de repas en commun, moments de discussion­s, temps de sport à heures régulières, ou encore des moments rien que pour soi.

Acte III : stimuler nos cinq sens

Il faut aussi, selon Christine Dimajo Donati, se sentir pleinement vivant en stimulant nos cinq sens : la vue, l’ouïe, le toucher, l’odorat, le goût. « Plus ces sens sont stimulés de manière variée, plus notre équilibre psychologi­que est maintenu : visiter des musées en ligne, lire, écouter de la bonne musique, chanter, bouger son corps, prendre soin de soi, danser, méditer… » Soyons aussi créatifs et ludiques ! Stimuler son odorat et ses papilles en retournant dans nos cuisines pour préparer des repas sains, bons et équilibrés. Et surtout ne pas rester scotchés derrière des écrans des heures durant… « C’est la dépression assurée ! »

Acte IV : des liens plus authentiqu­es

On vit ensemble mais se parle-t-on vraiment ? « Le confinemen­t, c’est prendre le temps de partager ce que nous vivons, en exprimant nos difficulté­s, nos besoins, nos réflexions, en exprimant nos émotions : colère, tristesse, nostalgie, frustratio­n, découragem­ent… Le confinemen­t va exacerber toutes nos émotions. Certaines sont plus inconforta­bles que d’autres. Apprenons à en parler, sans les juger, pour les laisser passer tranquille­ment au fur et à mesure. »

‘‘ Surtout ne pas rester scotchés derrière des écrans”

Acte V : manifester des signes d’attention

« Plus que jamais, la bienveilla­nce, la gentilless­e, l’entraide sont de mise, souligne la coach. Dire à nos proches combien ils sont précieux dans nos vies, manifester notre amour ou notre amitié, dire à nos enfants que nous sommes là pour les encourager, soutenir les amis, voisins plus vulnérable­s, manifester sa présence de toutes les manières possibles. Nous avons plus que jamais besoin de savoir que nous pouvons compter les uns sur les autres et que le seul capital à protéger est l’humain. Ne nous trompons pas de richesses. »

Alors, on s’y met tout de suite ?

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Christine Dimajo Donati

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