Monaco-Matin

Emmaüs : la vie au ralenti à Saint-André-de-la-Roche

- G. N.

Emmaüs solidaire, oui mais responsabl­e ! » Sur le portail fermé, la devise de la communauté de Saint-André-de-la-Roche, s’est allongée. La faute au covid-19 et au confinemen­t.

Stéphane Ladj, coresponsa­ble de cette communauté, se retrouve quasiment seul aux commandes. « Heureuseme­nt, pour le moment nous n’avons aucun cas de contaminat­ion, ni parmi les trente-sept compagnons et compagnes de Saint-André, ni parmi les cinq du site de Mouans-Sartoux », souffle-t-il. Le site est fermé depuis le 16 mars.

« Nous avons d’abord mis à l’abri tous les meubles et objets. Nous avons aussi annulé tous les rendez-vous de ramassage et de livraison et demandé aux bénévoles de ne plus venir. Les jours suivants, les compagnons ont travaillé à l’entretien des espaces verts. Aujourd’hui, l’activité se résume à l’équipe de cuisine et au ménage qui est fait plusieurs fois par jour, ça n’a jamais été aussi propre ! »

Stéphane concède que la plupart des compagnons supportent mal l’inactivité : « C’est difficile pour eux car ils ont l’habitude de gagner leur vie en se rendant utile. Ils viennent souvent demander s’il n’y aurait pas quelque chose à faire. Je leur trouve toujours une occupation. Un peu d’entretien, du rangement, du bricolage ou du jardinage. »

« Les compagnons de plus de  ans le plus possible dans leur chambre »

Le respect des mesures de distanciat­ion sociale, dans une communauté où, par définition, des dizaines de personnes vivent ensemble, est sa principale préoccupat­ion : « Nous avons mis en place des mesures pour nous protéger. Nous leur avons fourni du gel hydroalcoo­lique, et leur températur­e est prise tous les jours. Les cuisiniers portent des masques et des gants. Les compagnons de plus de 70 ans et ceux qui ont des pathologie­s, mangent avant les autres ou sont servis dans leurs chambres. Ils sont d’ailleurs invités à rester le plus possible dans leur chambre. Certains sortent un peu, pour des courses ou des soins, d’autres ne sortent plus du tout. Dans l’ensemble, ils respectent bien les règles. Et puis, nous ne prenons plus les dons mais nous tenons à continuer, dans la mesure de nos possibilit­és, nos actions de solidarité, comme les maraudes en ville avec les bénévoles du Secours populaire ou les dons de jeux de société et de livres pour les personnes confinées dans des centres d’hébergemen­t. »

 ?? (Photo Gilles Nunes) ?? Madani compte parmi les compagnons qui se sont lancés dans la fabricatio­n de masques en tissu. Ici avec Stéphane Ladj, coresponsa­ble de la communauté Emmaüs Côte d’Azur.
(Photo Gilles Nunes) Madani compte parmi les compagnons qui se sont lancés dans la fabricatio­n de masques en tissu. Ici avec Stéphane Ladj, coresponsa­ble de la communauté Emmaüs Côte d’Azur.

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