Artisans : pas tous à la même enseigne...
Dans une filière sous haute tension, certains artisans (qui, à eux seuls, représentent presque le quart des effectifs du BTP), s’en sortent à l’évidence un peu mieux que d’autres. A l’image d’Alberto Zona, à la tête d’une petite PME basée à Cagnes-sur -Mer (SARL Renov Conseil), qui emploie neuf personnes en temps normal. «Si j’ai dû mettre quatre de mes salariés au chômage partiel, parce qu’ils craignaient pour leur santé, on continue néanmoins, depuis le début, de fonctionner quasi normalement. En respectant, évidemment, les consignes de sécurité. » Port de masques (de peintres), gants, gel hydroalcoolique, aucun transport collectif sur les chantiers : « On ne prend aucun risque ! Et pour ce qui est des règles de distanciation, comme on opère en intérieur, c’est un et un seul collaborateur par pièce. »
Alors, pour l’instant, sa petite entreprise ne craint pas la crise. « On a du boulot pour trois mois encore. On attend maintenant que les gens qui, avant le confinement, nous avaient sollicités, acceptent les devis. Mais tout va bien. En tout cas, en ce qui me concerne, je ne fais pas trop de souci quant à la pérennité de notre activité… »
« Une année “morte’’ » pour certains
Moins d’optimisme, en revanche, du côté de Bernard Cugge, directeur général de C4 (entreprise de travaux publics et acrobatiques, basée à Nice). « C’est simple, sur nos dix-huit salariés, trois seulement peuvent encore travailler. Pour nous, 2020 est déjà une année “morte”. Et je crains que, sans soutien massif, il y ait énormément de faillites dans le secteur. D’autant que, depuis quelques années, on pratiquait déjà des prix très serrés. Alors, avec toutes ces nouvelles contraintes sanitaires et logistiques qui nous sont imposées, et qui se traduisent par une perte de rentabilité énorme, ça va être très compliqué de continuer à travailler… » Mais, pour autant, il veut rester optimiste. « J’espère que ça va repartir correctement l’an prochain, car on a encore quelques chantiers devant nous… »