Quand l’Homme n’est pas
Profitant du confinement des humains depuis désormais plus de trois semaines, la faune sauvage reprend ses droits sur la Côte d’Azur. Très provisoirement...
Les volatiles, Antonio Sarmiento les connaît bien. Cet Antibois a rejoint la Ligue pour la protection des oiseaux. Mais le spectacle de ce magnifique faucon crécerelle, depuis sa terrasse, l’a laissé pantois. « Il ne s’était jamais autant rapproché des habitations pour venir chasser. C’est un peu comme si la nature nous faisait un cadeau en cette période difficile. J’invite tout le monde à profiter du spectacle que nous offrent les oiseaux ! »
Jusqu’ici, cette année, Dame nature n’a vraiment pas gâté les bipèdes, ces enfants terribles pas tendres avec elle. Mais tandis que l’humanité se confine face à un ennemi invisible baptisé Covid-19, les animaux regagnent un peu de terrain. Timidement, mais sûrement. En témoigne ce florilège de photos que nous ont envoyées nos internautes.
« La vie sauvage est là. Elle est plus visible avec le confinement. Elle reprend ses droits jusqu’à nouvel ordre… pour le meilleur et pour le pire », confirme Géraldine Kapfer, responsable du pôle biodiversité régionale au Conservatoire des espaces naturels Paca.
Requin à la plage
Sangliers, renards, hérissons, rapaces, cétacés… Et même un petit requin, filmé par une étudiante confinée à Menton, au bord de la plage des Sablettes, le 9 avril. Tous ces exemples témoignent d’un regain de vitalité sauvage sur la Côte d’Azur. Voilà qui requinque un peu.
Les apparitions du faucon crécerelle à Antibes confirment le constat de Géraldine Kapfer dans les Bouches-deRhône. « Comme il y a beaucoup moins de survols aériens, les rapaces sont moins dérangés et on les observe plus facilement. Au lieu de se cantonner à certains secteurs, certains individus peuvent être tentés d’aller plus loin que d’habitude… L’impact est phénoménal ! »
Les humains confinés ne pourront pas toujours profiter du spectacle, mais les animaux prennent plus leurs aises que d’ordinaire. «Ily aura moins de mortalité routière (Photo Antonio Sarmiento) pour les animaux, notamment les hérissons pour qui les collisions sont le premier motif de mortalité » ,estime Géraldine Kapfer.
Gare au réveil
Du spectacle et des surprises en vue, donc… jusqu’à quand ? « Le premier effet du confinement est très favorable
S’il y a une levée de confinement brutale, ils peuvent déserter le nid et rater le cycle de reproduction. » Un constat « valable pour les mammifères aussi ».
En clair, si la faune sauvage vit une parenthèse enchantée, « la reprise risque d’être brutale pour les animaux qui se seront installés ou habitués ». Pour l’heure, à vos jumelles… et vos pantoufles.
Vous aussi, vous avez observé des scènes animalières insolites depuis le début du confinement ? Adressez-nous vos témoignages, avec photos voire vidéo si possible, en précisant votre nom, le lieu et la date de l’observation à : ccirone@nicematin.fr