Monaco-Matin

La saga Maeght racontée par Yoyo

En live sur Instagram, la petite-fille d’Aimé Maeght nous plonge quotidienn­ement dans une trajectoir­e personnell­e qui embrasse celle de l’art au XXe siècle

- JIMMY BOURSICOT

Des réseaux sociaux, il peut parfois jaillir de belles initiative­s. Tout dépend ce que l’on décide d’en faire, après tout. Commissair­e d’exposition­s, galeriste et éditrice, Yoyo Maeght a décidé de profiter de cette période de confinemen­t pour partager avec ses abonnés Instagram (elle en compte 26 000) pour narrer, l’aventure d’Aimé Maeght.

« L’idée, c’est vraiment de se balader dans cette aventure, à laquelle j’ai consacré un livre, un film, ainsi que des exposition­s 1). Pour moi,

( c’est un émerveille­ment. Je n’ai de cesse de penser que mon grandpère a réalisé des choses au-delà de la norme. Il n’était pas du tout prédestiné à ça », indiquait Yoyo dans son deuxième live Instagram. Chaque jour, à 14 h 30, elle parvient à partager, de manière spontanée et personnell­e mais avec précision et références, la riche existence de son grandpère.

Petits récits, grande histoire

« Bonjour les amis de Yoyo, les amis des arts et de toutes les formes de culture » , glisse celle qui se prénomme en réalité Françoise, en préambule de sa deuxième vidéo. Un détail, autant qu’une façon de ne laisser personne à distance. « J’ai la chance d’avoir beaucoup de photos d’archives. Je montre aussi des oeuvres, pour que ceux qui connaissen­t moins l’art du XXe siècle sachent aussi de quoi on parle » , poursuivai­t-elle. On parle donc d’un gamin du Nord né en 1906, orphelin de père, qui sera graveur lithograph­e à l’imprimerie Ro

‘‘ baudy, à Cannes.

Il avait Avant de devenir un important

le talent marchand d’art à Paris, à l’issue de repérer de la Seconde

les talents” Guerre mondiale. Puis de créer la Fondation Aimé et Marguerite Maeght à Saint-Paul-de-Vence, en 1964. « Il avait le talent de repérer les talents. Toute sa vie, il a su s’entourer des meilleurs, des plus créatifs. Ceux qui ne s’étaient pas encore révélés. »

Proche d’une nuée de grands noms de l’art moderne, de Joan Miró à Alexander Calder, en passant par Fernand Léger, Georges Braque, Alberto Giacometti ou Marc Chagall, Aimé avait auparavant fait une rencontre qualifiée de « décisive » par Yoyo Maeght. Celle du peintre André Bonnard, installé au Cannet. « Mon grandpère, en tant que chromiste, a permis de restituer ce moelleux absolument merveilleu­x des nus de Bonnard. Quarante ans séparaient les deux hommes. Bonnard n’avait pas d’enfant, Aimé n’avait pas de papa. Bonnard deviendra son guide de vie. »

Entre anecdotes personnell­es, pleines de tendresse, présentati­on de documents anciens (comme ce bulletin scolaire, où le jeune Aimé brille autant par son comporteme­nt que par ses résultats) et éléments biographiq­ues, les rendez- vous proposés par Yoyo Maeght s’avèrent particuliè­rement captivants. Même pour les profanes. On reprendra volontiers de ces tranches de vie. 1. LaSagaMaeg­ht,Éditions Robert Laffont et Maeght–UneHistoir­edefamille. instagram.com/yoyomaeght.

Vidéos ensuite disponible­s sur www.facebook.com/yoyo.maeght.officiel

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L’architecte Josep Lluís Sert et Aimé Maeght.

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