Un fonds européen de 1 500 milliards ?
L’Union européenne pourrait financer un fonds de 1 500 milliards d’euros à partir d’emprunts garantis par les États membres, a évoqué hier l’un des trois vice-présidents de la Commission européenne, le Letton Valdis Dombrovskil, dans le quotidien allemand Handelsblatt. « Rien n’est pour le moment décidé », a-t-il toutefois ajouté, évoquant une prochaine visioconférence entre les chefs d’États européens où le sujet pourrait être évoqué.
Jeudi dernier, les ministres des Finances des États de la zone euro ont en effet décidé, en plus d’un « paquet d’urgence » de plus de 500 milliards d’euros, d’instaurer prochainement un fonds de relance pour l’économie européenne, mais ses contours sont encore flous. Dans une interview sur RTL dimanche, le commissaire européen au Marché intérieur, le Français Thierry Breton, a plaidé pour un fonds permettant « aux États d’emprunter à travers des obligations sur du très long terme », estimant que « 10 % du budget européen », soit « 1 000 milliards d’euros » étaient nécessaires. Jeudi, le ministre français de l’Économie Bruno Le Maire avait, lui, plaidé pour un fonds de « 500 milliards d’euros environ », destiné « aux dépenses d’avenir », « limité dans le temps » mais capable d’émettre de la dette commune car « c’est la seule solution » à ses yeux. Ses homologues allemand et néerlandais avaient cependant rappelé leur ferme opposition à toute mutualisation des dettes de leurs pays, refusant de s’inscrire dans une démarche commune avec les États très endettés du Sud, qu’ils jugent laxistes dans leur gestion.