En testant par PCR les personnes qui ont des symptômes
Les Chinois l’avaient publié très tôt : le taux de mortalité du Covid-19 augmente de façon exponentielle avec l’âge. Seulement 0,2 % des personnes âgées de 10 à 40 ans décèdent lorsqu’elles sont contaminées par le coronavirus. Chez les septuagénaires, ce taux grimpe à 8 %. Et chez les octogénaires, il culmine à presque 15 %. Autre facteur qui accroît la mortalité du virus : les problèmes de santé. Le taux de mortalité des personnes atteintes de cancer, hypertension, maladie respiratoire, cardiovasculaire, diabète… est presque trois fois plus élevé que dans l’ensemble de la population.
Pour analyser cette proposition d’Emmanuel Macron, il faut déjà savoir qu’il fait référence aux tests PCR de dépistage. Ces tests, qui ont manqué au début de l’épidémie, mais se sont multipliés aujourd’hui, permettent de confirmer la présence du virus. Mais attention, réalisés trop tôt (sans symptômes évocateurs) ou trop tard, ils n’ont pas de valeur. Ils s’intègrent dans la stratégie de déconfinement, en permettant de tester très vite des personnes qui présenteraient des signes de la maladie et de les isoler pour éviter qu’ils ne contaminent d’autres personnes. Seule limite : les personnes asymptomatiques qui, par définition, ne peuvent pas être alertées par des signes cliniques. Les tests sérologiques (qui sont toujours en cours de finalisation) permettront, eux, de détecter si une personne a été en contact avec le virus. Ils nous donneront une idée de notre immunité collective vis-à-vis du coronavirus qui, selon les estimations, devrait être faible. Signe que les règles de confinement ont bien été respectées (le virus n’a pas beaucoup circulé), mais aussi, et c’est tout le paradoxe, facteur de risque d’une deuxième vague plus haute, si un protocole strict de déconfinement n’est pas respecté.
Prévenir l’anxiété, dépression…
Il est logique, dès lors, que les mesures de confinement continuent de s’appliquer au-delà du 11 mai, pour ces populations vulnérables à haut risque de formes graves et de décès. Il faudra être attentif dans les mois qui vont suivre à éviter que ces personnes se retrouvent en contact avec des enfants notamment, qui auront repris le chemin de l’école. Une situation très difficile à vivre par les personnes concernées qu’il conviendra de soutenir pour prévenir des décompensations psychiques : anxiété, dépression… Seul un test sérologique, capable de préciser si la personne vulnérable est protégée d’une nouvelle contamination, permettrait d’accélérer son déconfinement.
Autre sujet de préoccupation évoqué par Emmanuel Macron : la « perte de chances » pour les personnes souffrant d’autres pathologies que le Covid. Cabinets médicaux fermés, opérations déprogrammées, climat de psychose… ont en effet conduit à une rupture dans la prise en charge de nombreux malades chroniques. Un désastre sanitaire est à craindre si une reprogrammation de certains soins et actes chirurgicaux n’est pas envisagée rapidement.