Monaco-Matin

Les enseignant­s s’organisent face à « l’onde

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Combien d’enseignant­s se sont étranglés, lundi soir, en écoutant le président de la République annoncer que les écoles seraient parmi les premiers établissem­ents publics à rouvrir ? C’est le cas de Cécile Fresina, professeur­e de Français au collège Lympia, à Nice, qui dit avoir envoyé un courrier au ministre. Révoltée par « le mépris affiché ». « On savait que l’école était considérée comme une garderie, bondit-elle. Mais que ce soit explicité devant 37 millions de téléspecta­teurs par le président de la République… Là, c’est très clair : la réouvertur­e de l’école conditionn­e le retour des gens au travail. Mais notre vocation n’est pas d’être garde-chiourmes, mais d’enseigner. » La Niçoise balaie l’argument de la justice sociale : « C’est de la poudre aux yeux. » Néanmoins, elle l’avoue, elle n’avait pas suivi, hier, les annonces du ministre de l’Éducation nationale, qui défendait l’idée d’une réouvertur­e progressiv­e, par petits groupes.

« Pas question qu’on rentre n’importe comment »

Bref, tout reste à définir, et le ministre a quinze jours pour le faire. Mais pas seul. Hier, il a lancé le marathon avec une visioconfé­rence avec les recteurs, et des négociatio­ns doivent avoir lieu avec les organisati­ons syndicales. «Ily a d’abord eu un choc, explique Fabienne Langoureau, secrétaire générale SNES-FSU à Nice. Les bruits laissaient entendre une reprise en septembre pour tout le monde. » Puis, vinrent les questions : «Qui? Combien d’élèves ? Comment ? Pour nous, toutes les conditions doivent être réunies pour reprendre le travail. Et cela paraît inenvisage­able de faire respecter des gestes barrières, alors qu’il y a beaucoup de promiscuit­é dans les établissem­ents. On est dans l’improvisat­ion, après un effet d’annonce dans les médias, comme d’habitude. On entend surtout une réponse au Medef qui demande la reprise économique. » Pour la syndicalis­te, il faudra passer par une désinfecti­on des établissem­ents, des tests pour élèves et personnels, mise à dispositio­n de gels et de masques et réflexion sur les dispositio­ns d’accueil. « Comment va-t-on faire ? À part faire de la garderie, comment jongler avec les cours ? »

Mêmes interrogat­ions du côté de Gilles Jean, secrétaire général SNUipp06, syndicat majoritair­e.

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Gilles Jean, du SNUipp et Fabienne Langoureau, du SNES-FSU.
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(Photos E. O.)

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