Monaco-Matin

Le Festival de Cannes entretient le suspense

Malgré le report devenu impossible de la 73e édition fin juin-début juillet, les organisate­urs envisagent néanmoins un événement cinéma, sans préciser sous quelle forme ni à quelle date

- ALEXANDRE CARINI acarini@nicematin.fr

C’est ce qui s’appelle entretenir le suspense. Même si les organisate­urs du Festival de Cannes s’en seraient bien passés. Car s’il est consacré au film, c’est un véritable feuilleton que connaît la 73e édition. Et le coronaviru­s prend toujours un malin plaisir à jouer le rôle du méchant dans un scénario habituelle­ment bien huilé. C’est d’abord la « Quinzaine de mai » (12-23 mai) qui a été fatalement annulée, avec un report envisagé fin juin-début juillet. Mais l’allocution du Président Macron, proscrivan­t tout festival avant la mijuillet, a sonné le glas de cette espérance estivale. Cela dit, le 7e art a jusqu’ici résisté à l’apparition de la télé, du vidéoclub et des plateforme­s internet, alors pour son plus grand rendez-vous mondial, pas question de remballer déjà le tapis rouge à cause d’un virus pandémique !

Faire exister les films malgré tout

Sur le mode Il faut sauver le soldat Lumière, un communiqué de presse donne encore une chance au happy-end. Même si le Festival doit peutêtre revêtir un « costume inédit » pour tenir son rang au générique évènementi­el 2020. « Il apparaît difficile de penser que le Festival puisse être organisé cette année sous sa forme initiale. Néanmoins, nous avons commencé hier soir de nombreuses consultati­ons dans le milieu profession­nel, en France comme à l’étranger. Elles s’accordent sur le fait que le Festival de Cannes, qui est un instrument essentiel de soutien à l’industrie cinématogr­aphique, doit continuer à étudier l’ensemble des éventualit­és pour faire exister les films de Cannes 2020 d’une manière ou d’une autre ».

Bref, le synopsis de Cannes 2020 est toujours à l’état d’ébauche. Mais l’on sait déjà que Thierry Frémaux est hostile à une version numérique de la manifestat­ion, « un modèle qui ne fonctionne­rait pas sur Cannes », alors qu’elle est prévue pour le Marché du film parallèle, en cas d’annulation.

Un calendrier casse-tête après l’été

Reste qu’il faudra faire avec d’éventuelle­s fermetures de frontières, envisager sans doute moins de vedettes, de strass et de paillettes sur la Croisette. Et trouver une date adéquate dans un calendrier aussi casse-tête que Cube, car les festivals de Venise (2-12 septembre) et Toronto (1020 septembre) sont déjà dans les startin’s pour jouer « Stars War : l’empire du 7è art contre-attaque » à la rentrée, en chipant le premier rôle à leur homologue cannois.

On peut compter sur Thierry Frémaux, mais aussi sur Pierre Lescure, Président du Festival, et David Lisnard, maire de Cannes, pour cogiter dur ces prochaines semaines…

Certes, le dernier Pixar (Soul), TopGun2 , Tenet de Christophe­r Nolan ou Dune de Denis Villeneuve, blockbuste­rs un temps pressentis pour faire l’événement, ne seront peutêtre pas sur le grand écran du Palais. Mais nombre de films d’auteur ne rêvent que de ça, montée des marches ou pas. Et puis à ce jour, Spike Lee est toujours officielle­ment le Président du jury. Alors quelle que soit la forme à venir de Cannes 2020, Do the right thing !

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Spike Lee, président du jury officielle­ment nommé, s’est dit partant pour venir sur la Croisette à une autre date que celle initialeme­nt prévue : toujours chiche ? (Photo doc.N.-M.)

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