Serge Cannatala, restaurateur à Nice : « J’espère redémarrer début juin »
Ses trois restaurants niçois, Villa d’Este, Di Più et Babbo Mio, emploient en temps normal personnes et servent couverts tous les jours. Serge Cannatella, s’il reste pondéré, est bien sûr très inquiet.
« Sans visibilité, on fait encore le dos rond mais la situation est très compliquée. Sur deux de mes établissements, j’ai encore un peu de trésorerie. Pour Babbo Mio, je suis sur le point de contracter un prêt bancaire. »
« L’Etat a répondu sur les salaires »
« Sur les salaires, poursuit-il, l’État a bien répondu : pour le mois de mars, j’ai été remboursé après seulement huit jours, ce qui est honorable. C’est dans ces moments-là que l’on apprécie le système français. J’ai discuté avec un confrère italien et la réponse de l’État, chez nos voisins, n’a pas la même efficacité. » Mais les employés sont d’autant plus impatients de reprendre leur activité qu’entre le chômage partiel, calculé sur heures, et les heures supplémentaires et pourboires perdus, leur rémunération a chuté de moitié. Quant aux loyers, compris entre et euros par mois, ils ne baissent pas. Serge Cannatella espère qu’il sera possible de rouvrir « début juin », en gérant très court pour absorber le déficit. « Remettre la machine en route sera assez facile, même s’il faut respecter certaines conditions, comme peut-être n’utiliser qu’une table sur deux. On a la chance d’avoir des établissements assez grands. » Il s’adaptera. Mettra « la main à la pâte ». Et ne recrutera pas. Un regret toutefois : si l’État est bien là, qui « se décarcasse », il déplore que l’on n’ait pas, « en France comme ailleurs », anticipé sur les masques et les tests. Lui aussi appelle de ses voeux une contribution forte des assurances. «Cet arrêté de catastrophe sanitaire serait le bienvenu. »