Courses : livraison offerte pour les plus fragiles
La Ville a mis en place une plateforme d’acheminement à domicile, à l’hypermarché E.-Leclerc à Saint-Isidore. Entre 90 et 100 colis alimentaires sont livrés chaque jour
Depuis le début de la crise sanitaire, de nombreux maires du département proposent à leurs administrés, notamment les plus fragiles, de se faire livrer leurs courses à domicile. La Ville de Nice aussi s’y est mise. Elle a ouvert une plateforme à l’hypermarché E.-Leclerc Saint-Isidore.
« Fin mars, on a appelé près de 600 personnes fragiles et isolées, précise Jean-Paul Corsi, coordinateur de l’initiative. À partir de ce fichier, on a ensuite mis en place un centre de collecte et de livraison gratuite sur le modèle du tri postal. »
Tous les jours, une vingtaine de bénévoles et volontaires travaillant pour la mairie se donnent rendez-vous au rez-de-chaussée du parking. Ils se répartissent ensuite les listes de courses nominatives, remplissent leurs Caddie, et les déchargent dans des cartons, devant les tentes blanches estampillées « #ILoveNice ».
« Tous les livreurs sont dépistés »
« Le patron du Leclerc a vraiment joué le jeu, salue Jean-Paul Corsi. Il nous a ouvert un compte temporaire pour acheter les articles. On récupère les chèques à l’ordre du magasin à la livraison des colis alimentaires et on le paye le lendemain ou le surlendemain. » Selon lui, entre 90 et 100 colis sont livrés chaque jour par camions frigorifiques, dans toute la ville. « Tous les livreurs sont dépistés », ajoute le coordinateur.
« C’est important d’aider son prochain », appuie Serena Mazzotti, employée à la direction des sports de la Ville de Nice. C’est sa première expérience dans le volontariat et son premier jour sur la plateforme, à la réception des tickets de caisse.
« On crée du lien social »
« Je ne voulais pas rester à la maison sans rien faire. Je me suis portée volontaire il y a deux semaines pour appeler des personnes âgées. Je leur demandais comment elles se sentaient, ce dont elles avaient besoin… Elles étaient ravies de pouvoir parler à quelqu’un. » Jean-Paul Corsi résume : « On crée du lien social. » Et du lien intergénérationnel. En partenariat avec la Ville, la fédération étudiante Face06 a lancé un appel à la mobilisation sur les réseaux sociaux. Une occasion qu’a saisie Melyssa Cougnaud.
Au téléphone, la jeune fille de 19 ans annonce la livraison prochaine des courses aux personnes qui en ont fait la demande.
Elle s’arrête un instant pour répondre à nos questions.
« Je voulais aider, confie-t-elle. J’ai d’abord postulé à l’hôpital, parce que j’ai un BTS carrière sanitaire et sociale, mais il n’avait pas besoin. Quand j’ai vu que la Face06 cherchait des bénévoles pour faire des courses, je me suis lancée. »
L’étudiante en psychologie à la faculté de lettres de Nice vient tous les jours en voiture de Cannes. À ses frais. « C’est sûr que c’est un coût mais je fais quelque chose d’utile de mes journées et puis il y a une bonne ambiance. »