Monaco-Matin

Loyers impayés à Antibes : dix-huit mois de prison pour le locataire agressif

- J. S.

C’est un locataire bien encombrant qui a fait vivre un véritable calvaire à son propriétai­re, jusqu’au point «de le terroriser » selon son témoignage. Ce médecin avait loué fin 2017, dans la même résidence qu’il occupait luimême, route de Saint-Jean, à Antibes, un appartemen­t à Henrique, 43 ans.

Ce natif de Sucy-en-Brie dans le Val-de-Marne avait paru satisfaire à toutes les conditions demandées pour occuper le logement à titre locatif, notamment en fournissan­t des bulletins de salaires. Mais au bout de quelque temps, en Mars 2018, il se révélait mauvais payeur et accumulait les retards de paiements. Seulement la moitié de la caution avait été réglée et une dette de plus de 14 000 euros s’était accumulée au fil des mois de loyers impayés.

Car l’individu n’en était pas à son coup d’essai. À Paris où il avait résidé avant de s’installer sur la Côte d’Azur, deux malheureux propriétai­res avaient fait les frais de ce mauvais choix de locataire escroc. Cela s’était soldé par deux ordonnance­s d’expulsions successive­s après les plaintes déposées par les victimes de ce chauffeur de VTC au chômage. Quant aux documents fournis par l’individu ils se révélaient être des faux. Le docteur, propriétai­re abusé, et le locataire indélicat, se retrouvaie­nt devant le tribunal correction­nel de Grasse (1) pour examiner le dossier à la suite de la plainte déposée par la victime.

Lorsque le président lui demandait de témoigner la victime semblait encore sous pression et déclarait :

« J’ai subi des menaces de la part de mon locataire et de nombreuses tentatives d’intimidati­ons. J’ai essayé de me faire payer, mais il trouvait toujours une raison pour se défausser, jusqu’à m’envoyer des SMS de menaces, m’empêcher d’accéder à mon garage. Il m’a même dit : si je veux je peux encore rester deux ans chez vous ! Jusqu’au jour où il a été violent lorsque j’ai refusé de lui fournir une lettre de recommanda­tion avec mes coordonnée­s pour une future location, chez une dame âgée, sûrement une future victime ! »

Dix mentions à son casier pour des faits similaires

Quant à Henrique qui compte déjà dix mentions à son casier judiciaire pour escroqueri­e, usage de faux en écriture, il se défendait en déclarant : «Il veut me faire passer pour un agresseur, c’est du délire total. J’ai dû le croiser trois fois en tout et pour tout. Je reconnais m’être emporté lorsqu’il est venu à l’appartemen­t pour réclamer son argent. » Pour le procureur de la République « dès l’origine, en utilisant des documents falsifiés, son intention était de tromper son propriétai­re. On ne connaît rien de ses ressources bien qu’il roule en voiture de luxe. ». Il requiert deux ans de prison. Sans avocat pour se défendre, Henrique réitère ses propos en affirmant être luimême une victime harcelée par un propriétai­re agressif. Le tribunal le condamnera à 18 mois de prison dont 9 avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans sans mandat de dépôt. 1.Une audience qui s’est déroulée avant que le confinemen­t ne soit instauré.

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