Le coup de gueule d’un « petit maire »
Si cela vous intéresse d’avoir le point de vue d’un petit maire, je vous livre ma réflexion… » Ce préambule est signé Gérard Delhomez. Le maire de Peymeinade, en ballottage après le premier tour des élections municipales du 15 mars dernier, souhaite dénoncer « l’impuissance et la cacophonie ! » De qui ? À lire sa tribune, on est vite édifié... « La santé publique est du domaine régalien comme la sécurité, la justice ou la défense nationale, rappelle-t-il. Il aurait fallu un chef, un général stratège pour diriger l’ensemble des acteurs de la sécurité sanitaire ! Tous sous l’autorité d’un manager général ! Au lieu de cela, des petits chefs, des experts, des politiciens qui parlent, se contredisent, en boucle, pour ne rien dire ou pour répéter la même chose dans les médias... L’État insuffisant, les collectivités occupent le terrain dans la surenchère et la médiatisation pour satisfaire l’opinion sans fondement scientifique ! On voit bien la nécessité d’un État centralisé dans des situations d’urgence nationale et les limites d’une décentralisation anarchique ! »
Il poursuit : « Après la désinfection médiatisée des rues critiquée par les scientifiques et les agences régionales de santé qui l’estiment aussi “inutile que dangereuse”, voilà la question des masques ! Hier inutiles, aujourd’hui préconisés, demain imposés par certaines communes (pour rappel, Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, a demandé le retrait des arrêtés pris par certains maires en ce sens, Ndlr), les masques sont devenus des objets de pouvoir ! « Dans la cacophonie, le sage maire d’Antibes (Jean Leonetti, Ndlr) rappelle que la première urgence est de rester confiné et invite l’État à piloter le déploiement d’un dispositif collectif pour éviter l’iniquité de traitement entre les habitants des villes riches et les autres. Le maire de Villeneuve-Loubet (Lionnel Luca, Ndlr) dénonce cette course à l’échalote.
« J’ai moi-même demandé une organisation au niveau de l’agglomération pour permettre à tous les maires de bénéficier d’une dotation de masques et le président Jérôme Viaud a approuvé en lançant le projet. C’est en cours.
« La généralisation du port du masque aura pour effet paradoxal de faire sortir les gens au lieu de rester confinés. Ils se croiront, à tort, en sécurité et ne respecteront plus le confinement « Demain, ce seront les gants, puis les dépistages frontaux, puis quoi encore ? Les charlottes, les blouses… ? »
Bref, conclut Gérard Delhomez, « il est temps de mettre fin à cette cacophonie. »