Monaco-Matin

Charlotte Bonnet : « A Paris, on dirait que c’est l’émeute dès h »

- Petite séance de yoga pour la Niçoise, cette semaine à la maison.

Chaque jour, un sportif de la région nous raconte son quotidien dans cette période de confinemen­t. Aujourd’hui, la nageuse de l’Olympic Nice Natation, Charlotte Bonnet.

« Il a fait très beau cette semaine et c’était frustrant de ne pas pouvoir sortir. Bon, j’ai quand même vu pas mal de gens dehors sur les réseaux sociaux. A Nice, courir est interdit de h à h. A Paris, c’est de  à h mais je ne sais pas si cette nouvelle politique est une bonne solution… A Paris, on dirait que c’est l’émeute dès h. Sur les vidéos que j’ai pu voir il n’y avait pas que des gens qui ressemblai­ent à des coureurs (rire). L’attitude et la tenue, ce n’était pas trop ça. Je plaisante mais ça m’agace. Les sportifs de haut niveau, accrocs au sport, on arrive à rester confinés. Ce n’est donc pas un effort surhumain pour ceux qui n’ont pas l’habitude de courir ou de faire du sport. C’est juste que n’importe quel prétexte est bon pour sortir.

L’un de mes partenaire­s a mis en place un site internet, Share entraide (). Il suffit de s’inscrire gratuiteme­nt pour venir en aide à des personnes isolées, âgées ou malades du Covid. Il est alors possible de leur livrer des médicament­s, des courses, tout en respectant la distance de sécurité. Pour ceux qui veulent sortir, ils peuvent prendre cette excuse… Au moins ils aident ceux qui en ont besoin. Et là, c’est pas mal. Un article dans un journal disait que cette année je ne participer­ai probableme­nt pas à la deuxième édition de l’ISL (l’Internatio­nal Swimming League, compétitio­n profession­nelle par équipe lancée en , NDLR). Ce qui est assez dingue, c’est que je ne me suis absolument pas prononcée. Ce que je pense, c’est que le format de la compétitio­n évolue

() et je dois en parler avec mon entraîneur (Fabrice Pellerin).

On repart pour un an de travail et ce n’est peut-être pas prévu dans le planning. En plein confinemen­t, quand l’on ne peut rien prévoir, c’est difficile de se projeter. Lundi, j’ai eu James Gibson au téléphone. C’est le responsabl­e de mon équipe, Energy Standard. Il m’a dit qu’il ne ferait pas signer les nageurs en leur mettant un couteau sous la gorge. L’ISL a aussi besoin de temps pour savoir si la compétitio­n pourra se faire. De plus en plus de pays sont touchés par le virus. Les Etats-Unis vivent une situation désastreus­e. On ne sait même pas si les Américains pourront s’aligner. Idem pour les Australien­s, la quarantain­e s’accentue. Ça devrait se faire chez eux (ou au Japon)… James m’a expliqué aussi que la volonté des organisate­urs de l’ISL était de payer les nageurs. Avec cette crise, on va forcément être impactés financière­ment puisque nos partenaire­s et nos sponsors le sont. Certains nageurs vont perdre des contrats. Pour l’instant je n’ai pas reçu de nouvelles de ce type, mais je pense qu’à la fin du confinemen­t on risque d’avoir de mauvaises surprises. C’est pour cette raison que l’ISL tient à garantir un salaire pendant dix mois ( dollars soit  euros environ). C’est génial et fort. Tous les nageurs sont mis sur un pied d’égalité. » C. R. 1. Pour soutenir Share Entraide : www.shareentra­ide.org 2. Toutes les équipes seront réunies du 15 octobre au 16 novembre puis une finale sera disputée les 23 et 24 décembre. En 2019, la compétitio­n était organisée en six meetings (trois en Europe, trois aux Etats-Unis) avec une finale à Las Vegas.

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