A l’athanée de Nice ,letarif aussi peut faire de la peine
Alors que les mesures barrières n’autorisent qu’une visite à l’heure du départ, il en coûte toujours 500 € pour l’admission du défunt et les frais techniques associés. Trop cher, s’émeuvent des familles
Inauguré en grande pompe il y a tout juste un an, après d’importants travaux de rénovation, l’athanée de Nice concentre sur l’avenue Saint-Augustin des équipements sans équivalent. Dont une « salle blanche » capable de recevoir quatre-vingts dépouilles à la fois, prolongement probable des enseignements terribles de l’attentat qui, le 14 juillet 2016, a massivement endeuillé la cité.
L’éventail des prix
Ce qui, aujourd’hui, contribue au chagrin des familles, c’est le tarif. Qu’il n’est pas indécent de rappeler, d’autant qu’il n’a pas varié en période épidémique, malgré une inflexion sensible des services assurés. Dans ce funérarium, propriété du groupe OGF (Roblot), leader en France sur le marché des obsèques, l’admission d’un corps en cellule réfrigérée est facturée 199 €. Somme à laquelle il convient d’ajouter 260 € pour les frais techniques sans visite. Sachant que, de l’aveu d’un représentant de la société, la plupart des proches choisissent une formule à 300 €, qui permet de voir le défunt dans l’heure précédant son départ. Pour être complet, on peut mentionner qu’en temps ordinaire, un supplément d’au moins 480 € est réclamé si l'on souhaite un salon à disposition pour six jours. Quant à la préparation du corps, il en coûte 125€ pour louer un laboratoire, ce qui n’inclut pas l’intervention du thanatopracteur (de 180 à370 € selon les prestations demandées). Avant la réfection de l’athanée, ce labo était inclus dans le forfait.
Exode vers Cagnes ?
Sous couvert d’anonymat, un employé d’une entreprise de pompes funèbres affirme que de nombreuses familles, ne pouvant ajouter un fardeau matériel à leur peine, se tournent vers Cagnes-surMer où un groupe concurrent pratique des tarifs plus modestes. 169 € pour l’admission, 50 € pour le laboratoire, 190 € pour un salon privé : c’est à peu près la moitié. Certes, terrain et locaux sont, à Cagnes, la propriété de la commune. Et nul n’est contraint, souligne-ton chez Roblot, de choisir l’athanée de Nice puisqu’il existe d’autres lieux, notamment l’hôpital.
La liberté de tarif
Tout de même, et bien que le sujet ne soit pas gai, on observe que les règles ont changé. Depuis l’arrivée du Covid, aucune visite avant le jour de départ et seules cinq personnes autorisées à se recueillir dans un salon pendant l’heure qui précède les