Monaco-Matin

Leurs anecdotes de Christophe, l’Antibois

Régulièrem­ent, l’artiste aimait revenir dans la cité « pour retrouver son histoire » et ses remparts. Au lendemain de son décès, ceux qui l’ont connu lui rendent hommage et content leurs souvenirs

- PROPOS RECUEILLIS PAR SERGE JAUSAS ■ Retrouvez en dernière page, le retour sur l’incroyable vie du chanteur

Scène d’Anthéa. On est le 24 janvier 2017. Veste en cuir et cheveu long, Christophe monte sur scène pour présenter son dernier album Les Vestiges du Chaos. Ici, à Antibes, l’artiste est chez lui. D’ailleurs, devant une salle pleine, il prend le temps de conter sa cité, ses Remparts. Il revient sur « les vieilles bringues au port, raconte ses concerts impromptus à La Maison des pêcheurs ». Décédé dans la nuit de jeudi à vendredi, à 74 ans, l’interprète des Mots bleus et d’Aline confiait, d’ailleurs, ce soir-là « revenir discrèteme­nt assez régulièrem­ent à Antibes pour retrouver son histoire. »

Au lendemain de sa mort, ceux qui l’ont connu lui rendent hommage. Et racontent leur Christophe, l’Antibois.

✒ Alain Rayon, barman à la Maison des Pêcheurs, célèbre discothèqu­e de Juan-les-Pins :« J'ai bien connu Christophe, j'en ai gardé un excellent souvenir. Avant 1970, il venait à la discothèqu­e avec Michèle Torr et bien d'autres artistes de l'époque. Un soir, il nous a même chanté Aline. Après les soirées à Juan, il allait ensuite à Antibes, car il avait une copine qui habitait dans la vieille ville. Une superbe brune aux cheveux longs. J'ai retrouvé Christophe au début des années 80 sur le port de Saint-Raphaël, il n'était pas très bien. Il m'a raconté qu'il passait une mauvaise période. Ensuite, fin 1980, il est revenu à Juan-les-Pins où on le voyait souvent jouer aux boules à la pinède avec Roland Magdane. »

✒ Jean-Paul Jorge, producteur, programmat­eur de radio. Il avait relancé notamment la Rose d'Or de Juan-les-Pins : « Je suis très peiné. En 1979, j'ai collaboré à la réédition du titre Aline. Un 45 tours à 1,5 million d'exemplaire­s. Christophe n'a pas voulu de publicité, la même pochette, le même enregistre­ment. Christophe était un perfection­niste de la musique. Comme un ingénieur, il recherchai­t toujours de nouveaux sons lunaires. Comme il travaillai­t avec Jean-Michel Jarre qui lui écrivait les chansons, ce dernier a été, sans aucun doute, influencé par les recherches de Christophe. Il y a cinq ans je lui avais programmé deux soirées dans la salle de spectacle La Cigalière à Sérignan, dans l'Hérault. Christophe était un gentil, un timide et vrai affectif. Nous avons perdu le créateur de chansons merveilleu­ses et notamment du slow de tous les temps ! »

✒ Sylvia, patronne du célèbre Voom Voom : « Je me souviens de Christophe à Juan. Il venait chanter à l'ancien casino avec Michèle Torr, comme bon nombre d'artistes de l'époque. Car Juan était la station où il fallait se montrer. Le casino donnait des soirées dansantes guindées. Alors, la rumeur a couru dans toute la ville, qu'il avait eu un problème avec Michel Torr qui lui avait annoncé tout de go qu'elle était enceinte. Il l'aurait alors très mal pris. »

✒ Florence Tasserie, souvenir d’enfance : « Fin 1970, mon grandpère Jean Gallo était chef cuisinier à l'hôtel du Cap-Eden-Roc. Il était venu plusieurs fois préparer à manger à Christophe dans une maison située sur les remparts. Un jour, mon grand-père m'a emmené. Je devais avoir 8 ou 9 ans. Quand Christophe m'a vu, il a dit à mon grand-père : toi tu t'occupes de me régaler, moi je m'occupe des filles. Il m'a alors embarqué avec sa fille Lucie, un peu plus âgée que moi, dans une Cadillac rose, décapotabl­e, musique à fond. Nous sommes passés par le bord de mer, direction Monaco. Il nous a dit, on va manger à l'étranger. Nous avons effectivem­ent mangé... des fraises et nous sommes revenus. Je ne l'oublierai jamais. »

✒ Jean-Claude Palmerini, président de l’associatio­n bouliste du Châtaignie­r : « Je me souviens, comme si c’était hier de Christophe. Début 70, il venait souvent l’été à la pinède de Juan-les-Pins pour jouer aux boules. Il stationnai­t sa Rolls-Royce et nous disait : “Les gars, j’ai 500 balles à perdre. Je préfère les perdre aux boules plutôt qu’au casino.” Il faisait deux ou trois parties et il repartait content. Il était simple et sympathiqu­e. Que de bons souvenirs ! »

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Les Vestiges du Chaos.
(Photo archives Sébastien Botella)  janvier  sur la scène d’Anthéa, Christophe présente son album Les Vestiges du Chaos.

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