Dipteratech réussit à importer millions de masques
Spécialisée dans l’importation et la distribution de solutions antimoustiques, la Cagnoise Dipterateck a fait jouer ses réseaux pour mettre « au meilleur coût » des masques FFP2, chirurgicaux et standards à disposition des organismes de santé et des entreprises. « Au meilleur coût » ? Dominique Hauptmann, le président de l’entreprise qui emploie 16 salariés, l’explique : « Depuis longtemps, on travaille avec des partenaires chinois dont un qui dispose d’une unité de production de masques. Dès le début de la crise, et malgré le contexte réglementaire qui a d’ailleurs beaucoup évolué ces derniers temps, on a essayé d’anticiper. Après étude beaucoup plus fine, j’ai donc pris la décision de passer commande, en dehors, évidemment, de toute démarche spéculative. Outre la solidarité qui s’impose, vous pouvez comprendre aussi que je ne peux pas travailler à fonds perdu. Il en va de la survie de mon entreprise, de l’avenir de mes salariés... »
Déjà des acquéreurs se sont manifestés
Le conseil général a passé commande et des banques, quelques mutuelles ainsi que des PME se seraient déjà manifestées pour se porter acquéreur de cette « précieuse » marchandise… Les besoins sont tels, de toute façon, que ne faire appel qu’aux bonnes volontés locales serait comme coup d’épée dans l’eau. « Les principaux fournisseurs sont géographiquement éloignés, la plupart en Asie. Or, les coûts de transports, notamment aériens, ont été quasi multipliés par trois en l’espace de quinze jours, alors que la production nationale, jusqu’à présent, est loin d’être suffisante. En plus, les Chinois profitent de cette crise, et eux aussi, ont largement modifié leurs conditions commerciales. À l’arrivée, les tarifs ne sont forcément plus les mêmes... »
Ce ne sont pas moins de 2 millions de masques dont 350 000 cette semaine qui sont attendus sur le tarmac de l’aéroport de Nice. « Malgré la pénurie de matière partout dans le monde, notre objectif n’est pas de faire du profit sur le dos des gens, reprend en substances Dominique Hauptmann. Dans nos métiers, le risque certes est important, comme le stress, mais on a consenti à considérablement réduire nos marges, en dépit d’une organisation, notamment d’un point de vue logistique, forcément plus complexe... »