Les restaurateurs ? À Nice, des plats à emporter pour compenser une trésorerie qui fond
Fermé depuis la mi-mars. Activité zéro. Moral au fond de la casserole. Comme pour tous les autres restaurateurs de Nice et d’ailleurs, c’est la disette au Dante. Période de vache maigre pour le coquet bistrot de quartier tenu par Thierry et Vanessa Grattarola. Triste époque, en effet, pour ce chef, qui déclarait à notre confrère Jacques Gantié, critique gastronome : « J’aime les gens et je cuisine pour tous, bourgeois et ouvriers. » Des bourgeois et des ouvriers qui raffolent de sa cuisine.
« Reprendre le plus vite possible »
Et qui n’en pouvaient plus de voir l’enseigne désertée. Alors ils sont allés le dire au chef : « Ils m’ont demandé de prévoir quelque chose pour Pâques. Il faut dire aussi que les ménagères en ont une fourre de faire la cuisine midi et soir ! Alors, avec mon épouse, on a concocté un plat pour Pâques
: agneau et asperges plus dessert. »
Succès fou et régal des gourmets qui se sont tapé la cloche ! Pâques,
la résurrection ? Oui, en quelque sorte, au point que le couple de restaurateurs a continué sur sa lancée.
Depuis, tous les jours, la carte reprend du goût avec des spécialités à emporter : daurade, cheeseburger, etc. « On a eu un énorme retour, constate Thierry. Les clients appellent, réservent puis viennent récupérer leur commande. Pour les personnes âgées habitant le quartier, on livre à domicile. »
On ? Thierry et Vanessa car, à cause du confinement, les deux employés de l’établissement sont en chômage partiel. Et la situation risque de perdurer encore un bon bout de temps.
« La vente à emporter continuera »
Le 11 mai, le déconfinement ne concernera pas les professionnels des métiers de bouche recevant du public. Le restaurateur est lucide et demeure volontaire : « Je veux reprendre le plus vite possible car ma trésorerie fond à vue d’oeil. C’est aussi pour cela que je me suis lancé dans la vente à emporter, d’autant que nos clients fidèles ne nous oublient pas. Je vais en outre solliciter le prêt Bpi garanti par l’État. »
La reprise finira par arriver à plus ou moins long terme. Thierry Grattarola l’anticipe à l’avance : « On a déjà mis du gel hydroalcoolique à l’entrée pour les clients qui viennent chercher leurs plats. On va aussi s’équiper en masques, qu’on a toujours beaucoup de mal à obtenir. Évidemment, il y aura un maximum de produits désinfectants partout : cuisine, salle, sanitaires… »
Dans la série des gestes barrières recommandés, le patron du Dante a prévu un dispositif différent pour ses emplacements : «Onespacera les tables en installant vingt couverts au lieu de cinquante et pour compenser ce manque, la vente à emporter continuera. »