Divergence sur la reprise du tourisme : Leonetti s’exprime
Après un tweet saluant la mise en place d’un groupe de travail sur la réouverture en juin des plages, restaurants et hôtels, le maire d’Antibes a été contredit par le préfet. Il revient sur cet épisode
Un mets de choix pour l’avide appétit de Twitter… Dimanche, les réseaux sociaux se sont délectés d’un échange surprenant entre Jean Leonetti et la préfecture des AlpesMaritimes. Tout commence par un premier tweet du maire d’Antibes, en ces termes : « Le préfet a accueilli favorablement notre proposition d’ouverture en juin des restaurants, plages et hôtels, dans des conditions sanitaires strictes. Un groupe de travail pour préparer cette mesure va être rapidement mise en place. » Quelques minutes plus tard, le représentant de l’État poste également un message en interpellant explicitement le premier magistrat : « Contrairement à ce qu’indique ce jour Jean Leonetti, les restaurants, hôtels et plages rouvriront lorsque le gouvernement le décidera .»
Il n’en fallait pas plus pour que les internautes s’emparent de l’échange. Il faut dire que ce n’est pas tous les jours qu’on voit un élu épinglé par la préfecture… Alors, que s’est-il passé ? Le principal intéressé, président de la Communauté d’agglomération Sophia Antipolis, revient sur cet épisode.
● Quel contexte ?
Une réunion avec le préfet, Bernard Gonzalez, au sein de laquelle plusieurs sujets, dont l’économie, ont été abordés. « Les professionnels du tourisme s’interrogeant, le Premier ministre rappelant que pour l’instant les cafés et restaurants ne faisaient pas partie du contingent des commerces qui allaient rouvrir le 11 mai, j’ai demandé s’il était possible d’avoir une visibilité. Notamment pour les investissements, l’achat de matériel, l’embauche et leur dire s’ils devaient ouvrir dans quelles conditions cela sera possible. Distances entre tables et transats, conditions de services, etc. Le préfet a dit qu’il envisageait donc un groupe de travail dans ce domaine, tout le monde s’en est plutôt réjoui. »
● Quel message ?
Restant sur cet échange, Jean Leonetti tweete : « Sans rappeler le préfet sur ce sujet, j’ai écrit que j’étais heureux qu’il y avait une réponse favorable. Et non une décision. Sur une proposition qui n’est pas celle du maire d’Antibes pour la commune d’Antibes et de Juan-lesPins, mais pour le département et même un peu plus largement pour une remontée vers les ministères de ces éléments-là. D’ailleurs quelques contacts en provenance des ministères nous ont indiqué qu’ils travaillaient bien sur ce sujet. »
● Quelle réaction ?
Devant le tweet du préfet à son adresse, Jean Leonetti exprime sa « surprise ». Suivent d’autres messages pour préciser sa position : « Mon expérience(1) ne me permet pas d’oublier que c’est le gouvernement qui décide. Et récemment j’ai insisté pour que l’autorité préfectorale décide. » Rappelant sa carrière médicale, il poursuit : « Pas besoin de me rappeler qu’on est en confinement. Il faut nous dire quand est-ce que l’activité économique reprendra ? Envisager que durant un an il n’y ait plus d’activité hôtelière, de restauration, de manifestations : cela me paraît difficile. Ma proposition n’a rien d’iconoclaste, le ministre de la Culture parle de minifestivals avec cinquante personnes – rarement la taille d’une terrasse de café. Et la rentrée des classes envisage de mettre des enfants dans une pièce… Malgré les distances il y aura un regroupement de personnes. Il me semblait donc logique de travailler sur ce sujet. À ce titre, je me réjouis que la députée Alexandra Valetta-Ardisson(2) a fait la même proposition... Il faudrait peut-être que le préfet lui rappelle que c’est le gouvernement qui décide ? »
● Quelle relation ?
Si le sujet est aujourd’hui clos, cet échange va-t-il changer les relations de Jean Leonetti avec le préfet ? « Je ne mélange jamais la susceptibilité personnelle et le rapport que je dois avoir avec le représentant de l’État dans le département. Je respecte la fonction. J’ai montré récemment que je voulais que la fonction soit respectée. » 1. Ministre des affaires européennes de juin 2011 à mai 2012.
2.LREM.