Monaco-Matin

En direct de chez... Éric Vu-An

- RECUEILLI PAR ALAIN MAESTRACCI

Ils sont acteurs de la vie culturelle de la région, en attendant de nous retrouver en vrai, ils nous parlent depuis leur confinemen­t…

Confiné chez lui dans le quartier du port de Nice, Éric Vu-An, directeur artistique du Ballet Nice Méditerran­ée, ne se plaint pas : «Ilfaut être objectif et essayer de se mettre dans la catégorie dans laquelle on se trouve, donc je ne peux que dire que “oui, ça va”. Même si récemment j’ai appris le décès d’un ami. Mais j’ai déjà la chance d’être à Nice et puis, depuis chez moi, je peux sortir dans un rayon qui va de la place Garibaldi à la Corne d’or et jusqu’au boulevard Franck-Pilatte. Donc pour faire ma promenade journalièr­e j’ai cette chance-là, tandis que d’autres sont coincés dans un  m dans la banlieue parisienne par exemple. L’autre point positif c’est que, moi-même et ma vingtaine de danseurs, nous sommes payés alors qu’il y a plein d’intermitte­nts du spectacle qui ne le sont pas. Je l’ai été moi aussi, j’ai connu le chômage, donc j’imagine l’abominatio­n que cela doit être pour eux. Je pense beaucoup à eux et j’espère que nous pourrons, après le confinemen­t, pouvoir être solidaires et les faire travailler. Leur angoisse doit être grande car c’est leur gagne-pain et ils doivent se demander si après ils pourront retravaill­er et si le public sera au rendez-vous. C’est pour cela que, moi, je ne peux pas me plaindre. » Et après justement, comment nous comportero­ns-nous ? «Jesuis inquiet de la façon dont les êtres humains vont se regarder les uns les autres, même quand ils auront enlevé leur masque. »

En attendant, Éric Vu-An s’occupe de ses proches et de personnes qui ont un certain âge, il leur téléphone régulièrem­ent, les emmène en promenade. « C’est un petit supplément d’humanité qui est très important pour ces personnes. »

Et sinon ? « Sur Internet, je mets des choses que j’ai vécues pour collaborer un peu à l’histoire de la danse. J’ai également des liens avec les danseurs pour leur suggérer des idées, pour qu’ils essayent de faire des choses qui les fassent sourire. Mais, pour l’instant, j’obéis à ce que l’on nous demande de faire, question d’être solidaire avec les soignants par exemple, je refuse de rentrer dans les diverses polémiques car l’important, c’est qu’on s’en sorte. » Et la note d’espoir pour terminer : « Je continuera­i toujours d’avoir envie de faire rêver les gens, de les amener dans une fenêtre d’espoir. »

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