Vos mots tendres pour
Derrière les grilles des Ehpad, des drames mais aussi beaucoup de solitude. Afin de récréer du lien avec des résidents privés de leurs familles, notre journal lance un appel à la solidarité
Avec cruauté, la crise du coronavirus vient une nouvelle fois – comme lors de la canicule de 2003 – nous questionner sur le sort de nos aînés. Depuis le début de la pandémie, près de huit mille familles ont perdu un proche dans un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). Le virus laisse des familles anéanties. Confinement oblige, et comme s’il fallait rajouter de la douleur à la douleur, les proches ne peuvent leur offrir un dernier adieu digne de ce nom. Et puis, il y a tous ceux qui restent.
Les soignants en première ligne
La France entière s’est émue du témoignage, chez nos confrères de France Télévisions, de Jeanne Pault. Une résidente d’un Ehpad de Saint-Gemmes-sur-Loire, dans le Maine-et-Loire. Face caméra, la retraitée livre son épuisement total face au confinement. « Je suis toute la journée enfermée là-dedans. Ce n’est pas une vie à 97 ans. Je me force à manger parce que mes enfants rouspètent. Ils me disent : “Maman, tiens le coup jusqu’au bout !” » La détresse de Jeanne, qu’on devine prête à se laisser partir, déchire l’écran. Bouleversant. Mais dans cette séquence, il serait injuste d’oublier la jeune femme à la voix douce, agenouillée près d’elle. Une soignante. Le personnel des Ehpad, en rien responsable des moyens mis en oeuvre par les propriétaires de leurs établissements, déploie au quotidien une humanité qui force le respect. Face à cette situation, le groupe Nice-Matin se mobilise et lance un appel à ses lecteurs. Brisons ensemble cette solitude mortifère pour témoigner à nos aînés, isolés, de notre profonde affection, de notre immense gratitude. « La société moderne a profondément évolué dans ses modes de vie. Les deux membres du couple travaillent, les logements sont petits et la mobilité est fréquente. Ces changements rendent difficile l’accueil d’une personne âgée dont l’autonomie décline », constate dans Nice-Matin le professeur Jean-François Mattei, président de l’Académie de médecine, ancien ministre de la Santé [lire en page suivante]. Sans jugement de valeur. «Il est difficile d’attendre que les Ehpad puissent durablement compenser le confinement et remplacer l’affection des familles. »
Mobiliser nos forces, nos énergies, pour aider les aînés, voici le défi que lance votre quotidien régional. « Nos anciens ont besoin de nous et nous avons besoin d’eux », résume Roselyne Bachelot, l’ancienne ministre
de la Santé de Nicolas Sarkozy.
Tendons la main à nos aînés !
Le groupe Nice-Matin propose de publier les messages de soutien que vous enverrez. Recréons du lien en abattant, par les mots, les murs des Ehpad, pour tendre la main à nos aînés. Votre journal invite également les pensionnaires à se manifester, à témoigner de leur quotidien
et à transmettre, eux aussi, des messages à leurs proches. Enfin, nous lançons une collecte afin de mettre à disposition des résidents des tablettes numériques qui constitueront autant de fenêtres vers l’extérieur. Faire le lien. Encore et toujours. Pour dire à Jeanne, à nos aînés, que nous sommes là. Pour leur témoigner notre amour, notre reconnaissance, et les assurer de notre totale solidarité.